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Une fermeté toute relative

Les marchés restent instables. Une certaine spéculation se fait jour sur le maïs, dont l’usage en éthanol est devenu très important. En dépit d’une belle récolte attendue, les stocks mondiaux baisseraient en fin de campagne 2009-2010.

Période du 13 au 19 mai. Les marchés céréaliers, plus précisément celui du blé, sont restés fluctuants ces derniers jours, continuant d’évoluer sur les marchés à terme en fonction des données climatiques, par ailleurs assez changeantes d’un jour à l’autre. À travers ces fluctuations, continue à s’afficher une relative fermeté du marché physique, tant en vieille qu’en nouvelle récolte (voir ci-contre). L’article phare, sur le plan international, est devenu le maïs. Comme nous l’avions succinctement signalé, le rapport USDA du 14 mai a ajusté la production mondiale de maïs à la baisse, à 785,14 millions de tonnes (Mt) en 2009-2010 contre 787,83 millions récoltés cette saison. Il s’agirait tout de même de la troisième récolte de tous les temps.

La consommation mondiale atteindrait 796,52 Mt et serait donc largement supérieure à la production, en raison surtout de l’accroissement de l’utilisation industrielle pour la fourniture d’éthanol. En conséquence, le stock final mondial à la fin de la campagne 2009-2010 chuterait à 128,2 Mt contre 139,5 Mt à la fin de cette campagne.

Éthanol : des bénéfices remis en cause

Les fonds de pension voient dans cette conjoncture une bonne occasion de spéculation et, parmi leur intérêt retrouvé pour les matières premières agricoles, le maïs figure en bonne place. Un autre problème se pose quant à la destination éthanol des céréales et d’autres cultures impliquées comme la betterave industrielle, il s’agit de la remise en cause par les organisations écologiques de l’argument majeur des biocarburants, la réduction de l’émission de gaz à effet de serre. Aux États-Unis, le gouverneur de Floride a promulgué une loi pour l’examen des retombées indirectes de la fabrication d’éthanol sur l’environnement, projet qui n’a pas laissé indifférent le gouvernement fédéral. La Commission de Bruxelles examine aussi le dossier. Certains voient dans ces démarches la fin de l’éthanol de première génération, qui aurait de grosses répercussions sur le marché céréalier.

Pour en revenir à une conjoncture plus immédiate, on notera le très beau succès des exportations françaises depuis le début de la campagne jusqu’au 1 er mars. Les ventes de blé aux pays tiers ont progressé de 137 % avec 6,41 Mt, mais elles ont subi la concurrence des blés de l’Europe Centrale et de l’Angleterre à destination de l’UE, les ventes à la Communauté baissant de 11 %, à 4,88 Mt. Les exportations d’orge ont progressé sur l’UE comme vers les pays tiers, respectivement + 18 et +28 %. Les exportations françaises de maïs sont également flatteuses avec 3,76 Mt à destination de l’UE (+ 31 %) et 255 200 t vers les pays tiers (+111 %). On notera enfin qu’il n’y a pas eu d’orge française à l’intervention, la remontée, même modeste, des prix ayant convaincu les vendeurs de préférer le marché.

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