Une collecte européenne toujours croissante
La production laitière européenne ne cesse d’augmenter,
favorisée par un automne particulièrement clément en Europe.
La collecte européenne continue sa progression. Lors d’une rencontre économique au sein d’EDA, les représentants de différents États membres ont expliqué la situation de la production laitière dans leur pays respectif.
Aux Pays-Bas, FrieslandCampina, qui croule sous le lait, incite ses producteurs à limiter leurs volumes entre le 1er janvier et le 11 février dans l’attente de l’ouverture d’une nouvelle fromagerie, mais explique qu’il ne s’agit en aucune manière d’une volonté de limiter la production à moyen ou long terme. Les Pays-Bas dépassent leur référence phosphates depuis 2014 et ont mis en place des références phosphates par exploitation au 2 juillet dernier. Cependant, les autorités néerlandaises, gouvernement comme parlement, se refusent à mettre en place des mesures contraignantes pour faire baisser ces émissions qui auraient pour conséquence de limiter la production laitière. Au Royaume-Uni, les consultants conseillent aux producteurs d’augmenter leurs volumes, les stocks de fourrage sont importants après un automne très doux et les transformateurs laitiers - la plupart sont maintenant étrangers - incitent à la hausse de la production.
Au Danemark, seulement 14% des producteurs couvrent leurs coûts de production actuellement. Une large majorité des exploitations laitières sont de fait la propriété des banques, car elles ne peuvent pas rembourser leurs échéances d’emprunt. Ces banques les soutiennent à bout de bras pour limiter les faillites à ce qu’elles peuvent supporter dans leurs bilans.
En Italie, les autorités font pression pour que le prix du lait soit indexé sur les coûts de production, pour les industriels privés comme pour les coopératives, avec un prix plancher. L’avis de l’autorité nationale de la concurrence est sollicité sur la conformité d’une telle loi avec la réglementation de la concurrence.
En Allemagne, la production laitière augmente peu mais les vêlages augmentent depuis la fin des quotas. Les producteurs commencent à souffrir financièrement mais en silence. Les petites exploitations pourront tenir car elles ont peu d’emprunts, mais des grosses fermes héritées de la RDA (300 vaches par ferme) commencent à abandonner le lait car elles peuvent vivre des grandes cultures. Les distributeurs ont accepté une hausse de 4 c/l du lait UHT à l’automne qui est répercutée aux producteurs des entreprises concernées, tandis que les prix des fromages étaient renégociés à la baisse. Ce qui se traduit par des écarts de prix du lait croissants entre les entreprises.