Une brillante avocate rue de Varenne
        
      
      
      Le député UDF Maurice Leroy y était pressenti. Finalement c’est une femme, la deuxième de l’histoire après Edith Cresson, qui a emménagé vendredi rue de Varenne (Bussereau revient pour sa part aux Transports). Fin du suspense également sur le périmètre du ministère en charge de l’agriculture. Christine Lagarde, ministre déléguée au Commerce extérieur depuis juin 2005, accède au poste de ministre de l’agriculture et de la pêche. La nomination de cette brillante avocate de cinquante et un ans était celle qu’espérait le syndicat agricole majoritaire. Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, a eu l’occasion d’apprécier ses talents de négociatrice à Hong-Kong, en décembre 2005, lors de la conférence interministérielle de l’OMC. Polyglotte (elle parlerait cinq langues et maîtrise parfaitement l’anglais), celle qui a défendu les intérêts de multinationales au sein d’un des plus gros cabinets d’avocats américain (Baker and MCKenzie, 2400 avocats, dont elle a été présidente du comité stratégique mondial de 2004 à 2005) est réputée «ne jamais s’énerver». Un calme qui lui sera nécessaire sur le dossier agricole à l’OMC où «les Etats-Unis tentent de brader le modèle agricole européen» selon J-M Lemétayer. Si les compétences de la ministre rassurent le monde agricole, la nomination d’Alain Juppé n°2 du gouvernement en charge de l’Ecologie, du développement et de l’aménagement durable, change quelque peu la donne sur le rapport habituel Agriculture-Ecologie. Face à un gouvernement «hyperactif», la FNSEA doit se tenir prête pour le Grenelle de l’environnement annoncé par Nicolas Sarkozy pour septembre. Le 25 mai, les agriculteurs manifesteront en régions pour demander un statut de «présumé innocent» lors des contrôles sur la conditionnalité des aides.
 
        
     
 
 
 
 
 
