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Une année morose pour la filière française


> Giampaolo Schiratti, président de Syndilait.
Face à la baisse des ventes de lait de bouteille et l'augmentation des importations, les professionnels de la filière veulent valoriser l'origine France de leur produit.

L'année 2014 n'a pas été très grisante pour les fabricants français de lait de consommation. Les ventes ont reculé de 2,9 % en volume par rapport à l'année précédente. Même si cela touche toute la distribution, le hard-discount est particulièrement concerné, avec une baisse des ventes sur ce circuit de 10,5 % en comparaison avec 2013.

La filière appelle à une consommation citoyenne

” Les laits standard UHT demi-écrémés, qui représentent le cœur du marché avec 77 % des volumes, ont connu une diminution de leurs ventes de 4 %. « Cette baisse s'explique notamment par la diminution de la consommation de lait au petit-déjeuner », précise Giampaolo Schiratti, président de Syndilait, le syndicat des fabricants de laits de consommation liquides. Même si cela n'a pas compensé les pertes de volumes des laits standard, les laits spécifiques se sont bien comportés, avec une augmentation de 3,9 %. Il existe toutefois une forte diversité au sein de cette catégorie, puisque les laits vitaminés, aromatisés, délac-tosés et biologiques ont progressé respectivement de 1,9 %, 8,4 %, 12,9 % et 6,9 %, quand les laits infantiles et enrichis perdent des volumes (-19,1 % pour le lait enrichi, - 6,3 % pour le lait de croissance et - 3,5 % pour le lait 1er /2e âge).

+38 % d'importation

Les professionnels du lait de consommation ont également été confrontés à un afflux des importations, qui ont augmenté de 38,4 % sur le cumul des mois de septembre à novembre 2014 par rapport à la même période 2013, soit plus de 16 millions de litres de lait supplémentaires. « Ces volumes arrivent sur un marché déjà saturé et se substituent donc aux produits français », précise Syndilait. Une situation préoccupante pour la filière, à un mois de la fin des quotas laitiers dans l'Union européenne.

Les importations allemandes ont augmenté de 18,4 % sur cette période, et les importations belges de 50 %. « Les Allemands écoulent leur surplus en France à bas prix. C'est donc difficile pour les fabricants français de rivaliser », déplore Giampaolo Schiratti. Cette hausse des importations n'a pas été compensée par les exportations, qui ont reculé de 2,7 % sur les onze premiers mois de 2014 par rapport à la même période 2013. « Nous avons essayé de vendre notre lait en Allemagne, mais c'est quasiment impossible », explique le président de Syndilait. « Les Allemands sont très protecteurs vis-à-vis de leur marché laitier. » Même si les exportations diminuent fortement vers certains pays européens, comme l'Espagne (-13,5 %) et le Portugal (-7,4 %), elles augmentent à destination des pays tiers (+14,6 %), notamment en Chine (+24,3 %).

En réaction à cette situation tendue, les laiteries françaises ont accéléré la diminution de leur production de lait UHT, selon Syndilait. Les fabrications françaises ont ainsi baissé de 4,4 % de janvier à novembre 2014 par rapport à la même période 2013. Se sentant en danger, la filière appelle à « une consommation citoyenne ». Elle a officiellement lancé, le 6 février dernier, son logo « Lait collecté et conditionné en France », qui aide les consommateurs à repérer facilement l'origine du lait.

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