Une année marquée par le retrait des holdings et les délocalisations

Le temps se gâte pour l’industrie agroalimentaire française. Le climat défavorable qui a sévi en France en 2005 se traduit sans conteste dans le bilan annuel des opérations intervenues dans le secteur agroalimentaire. Peu d’entreprises françaises ont réalisé de grandes acquisitions l’an passé. A l’exception de Pernod Ricard qui effectue une fois de plus une opération d’envergure et se hisse à la deuxième place mondiale avec le rachat d’Allied Domecq.
Comme l’année précédente, le Français Lactalis s’est illustré avec l’achat des fromages italiens Cademartori à Bel et surtout plus récemment avec l’annonce de la création d’un pôle européen avec Nestlé. Du côté des grandes holding internationales, la tendance est plutôt au « courage, fuyons », devant la morosité de la consommation et la pression sur les prix en grande distribution Après le désengagement du site de Saint-Menet, les syndicats de salariés s’inquiètent d’un retrait progressif de Nestlé, les prochains sites visés étant ceux de Lisieux et d’Andrézieux. Les intentions d’Unilever de vendre une partie de ses activités surgelées en Europe de l’Ouest vont dans le même sens. Les Américains Heinz et Sara Lee ont pour leur part déjà annoncé qu’ils se délesteraient en 2006 de plusieurs activités en France.
Les entreprises françaises, en quête de rentabilité et de nouveaux marchés, portent également leurs regards hors de l’Hexagone. L’Est en attire beaucoup, comme la Cecab qui devrait construire cette année une conserverie de légumes au Sud de la Russie ou encore Provimi qui a réalisé deux acquisitions en Hongrie et en Russie. Le Brésil suscite aussi les convoitises, en particulier des sucriers comme Tereos.
Ce phénomène de délocalisation soucie le président Chirac lui-même qui a annoncé lors de ses vœux : « il faut que notre système de cotisations patronales favorise les entreprises qui emploient en France ».