Une année décisive pour la Coordination rurale
La Coordination Rurale a présenté ses vœux hier, à l’orée d’une année électorale très chargée. Compte tenu de l’enchaînement des élections aux chambres d’agriculture, présidentielle puis législatives, « la conjoncture va peut-être imposer le sujet agricole aux différents candidats» a espéré le président de la CR François Lucas.
Avec 80 listes déposées contre 57 en 2001, le scrutin des Chambres reste le sujet le plus d’actualité pour le syndicat, qui entend progresser en termes de voix, ne serait-ce que grâce à sa meilleure implantation sur le territoire. Deux interrogations demeurent cependant, avec une incertitude sur l’impact des agriculteurs qui ne se déplaçaient pas jusqu’alors pour les élections. « Cela peut vite faire 10 % de participation supplémentaire » estime la CR, qui regrette que le déroulement par correspondance ne permette plus de dresser une géographie syndicale des départements et des disparités entre les différents métiers (élevage, cultures, etc.).
Ségolène et la presse à huile
« Les mentalités ont évolué, l’opinion publique est prête à se recentrer sur des questions essentielles. Dans ce contexte, j’espère que l’agriculture et ses finalités auront leur place » a estimé M. Lucas. L’inauguration par Ségolène Royal dimanche d’une presse à huile chez un éleveur de brebis de la Vienne relève avant tout de l’image, en attendant mieux. Pour la CR, le scrutin des Chambres intervient au moment où les interrogations sont nombreuses sur l’avenir de l’agriculture, un avenir que les récentes hausses du cours des matières premières n’éclaircissent pas pour autant. La hausse du prix du lait est « magique» ironise la CR, qui remarque qu’elle intervient avant une échéance électorale, et après 5 années de baisse. Quant à l’impact de la hausse des céréales, les éleveurs n’en bénéficient pas « puisqu’ils payent leurs aliments plus chers, tandis que les autres agriculteurs n’en profitent pas beaucoup, car peu d’entre eux ont la capacité de stocker ». « Les agriculteurs sentent bien que les enjeux sont énormes. Et on sent le poids que le syndicalisme peut avoir. Les grands mouvements, c’est aux organismes de les lancer » assure François Lucas.