Une année de transition pour le port de Dunkerque
Malgré un nouveau record à 56,65 millions de tonnes (+6%), le port de Dunkerque marque une certaine pause dans son développement. « 2006 aura été pour nous une année de transition», viennent d’expliquer les responsables du port lors de la traditionnelle conférence de presse de début d’année. Le niveau des investissements (24 millions d’euros) a été le plus faible depuis six ans, même si les prévisions sont beaucoup plus ambitieuses pour 2007 (44 millions euros).
Côté conteneurs, le trafic est passé de 205 000 à 206 000 EVP EVP : équivalent vingt pieds. C’est un score qui contraste avec la volonté d’un développement ambitieux du port affichée depuis trois ans, qui reconnaît « être parti un peu tard dans la compétition européenne ! ». Et cela d’autant plus que Dunkerque a perdu beaucoup de temps pour finaliser l’accord de la prise de participation de 61 % d’APMTerminals, filiale du groupe danois AP Moller-Maersk, et de Terminal Link (30 %), filiale de CMA-CGM, dans le terminal à conteneurs. En revanche, l’arrivée de ce nouvel actionnaire « englobe désormais Dunkerque dans un réseau maillé de 35 terminaux à travers le monde ».
L’agroalimentaire en panne
Dunkerque ne fixe donc pas d’objectifs précis de trafics de conteneurs pour 2007, mais parie « sur un futur décollage en 2008-2009 qui doit correspondre avec l’installation de deux nouveaux portiques ». « Nous voulons doubler, voire tripler, le trafic de boîtes d’ici deux à trois ans », explique-t-on au port. Côté agroalimentaire, Dunkerque tente de pallier les baisses de trafics céréaliers et sucriers en diversifiant au maximum ses activités, notamment dans les fruits et les petits vracs. Premier port français pour l’importation de fruits (bananes notamment), Dunkerque atteint les 330 000 tonnes en 2006 (-8,3 %), une baisse à mettre sur le compte de la mauvaise campagne antillaise. Le sucre, en perte de vitesse (175 000 au lieu des 300 000 tonnes), subit les contrecoups de la réforme européenne.
En matière de céréales, Dunkerque a exporté environ 800 000 tonnes, dont 700 000 tonnes de blé et 100 000 tonnes d’orge. « C’est un marché qui devrait se stabiliser à ce niveau-là dans l’avenir», explique Stéphane Quetstroey, chargé de la communication du port, qui regrette encore le score de 1990 avec 2,2 millions de tonnes ! En revanche, l’importation de céréales, voire d’huiles végétales, se développe, correspondant notamment au développement des biocarburants (il y a quatre unités de production de biocarburants dans le dunkerquois).
Le maïs hongrois à destination de Dunkerque
Les établissements Roquette viennent notamment de conclure pour la première fois des contrats d’importation de maïs hongrois à destination de Dunkerque dont ils attendent le premier bateau dans les tout prochains jours. L’entreprise de Lestrem (Pas-de-Calais) devrait ainsi réceptionner d’ici juin prochain quatre bateaux, soit environ 100 000 tonnes de maïs, qui viendront se substituer à son approvisionnement alsacien ! De même, les installations DMT de l’ex-Silonor, rachetées par des intérêts portugais qui stockaient autrefois des céréales mises à l’intervention, reçoivent depuis plusieurs campagnes de nouveaux vracs, comme des cargaisons d’urée à destination des coopératives et négoces du Nord-Picardie.