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Un « socle de croissance » retrouvé pour Carrefour

La croissance a doublé en un an, laissant entrevoir un rétablissement solide et de meilleurs ratios financiers.

Carrefour, qui a annoncé hier des résultats semestriels en hausse de 6,2 % en France, a confirmé le retour sur le devant de la scène des grands distributeurs une semaine après l'annonce du premier recul du hard discount (13,2 % de PDM en juin contre 13,3 % un an auparavant). Le président du directoire José Luis Duran s'est bien gardé de crier victoire, mais a déclaré hier que « Carrefour a retrouvé son socle de croissance ».

2006 apparaît comme une année de déploiement d'un nouveau modèle économique, bâti depuis 2005, date à partir de laquelle le groupe a de nouveau gagné des parts de marché dans l'alimentaire. A l'échelle mondiale, le groupe a vu ses ventes progresser de 8,8 % au 1S06, à 37,3 Mds Eur (17,9 en France). La bonne nouvelle pour le distributeur est surtout le retour vers le parallélisme entre la croissance des ventes et celle du résultat opérationnel, fortement touché en 2004 et 2005 tant les investissements dans les prix ont été importants. Ce positionnement prix va rester au cœur des préoccupations, avec une place de n° 1 ou n° 2 dans chaque zone de chalandise pour les hypermarchés.

L'Alerte prix introduite en avril dernier (qui permet par un simple appel téléphonique de signaler un tarif inférieur dans un magasin concurrent) a entraîné une réduction des prix pour 5 000 articles. Cet environnement n'a pas entraîné Carrefour dans une rationalisation drastique des gammes, puisque les assortiments des hypermarchés ont augmenté de 10 %, tant en marques nationales qu'à marque propre. A ce sujet, la refonte de la MDD alimentaire devrait être terminée pour la fin de l'année, après avoir connu de fortes baisses de prix.

L'inflation des références s'est accompagnée pour l'instant d'une inflation des tarifs de 0,5 %, qui provient uniquement des marques nationales selon M. Duran. « Je remarque que depuis l'entrée en vigueur de la Loi Dutreil, les hausses proposées par les industriels ont doublées. Mais il n'y a pas de transfert sur le consommateur, ce qui impacte négativement notre marge », observe le président du directoire. En réponse, le développement des produits à valeur ajoutée se renforce, comme en petfood et en denrées surgelées.

Le cercle vertueux réenclenché doit permettre à Carrefour d'atteindre ses objectifs d'une croissance des ventes comprise entre 5 et 10 % par an jusqu'en 2008, avec un dynamisme très fort à l'international, doublé de la plus forte croissance organique en m2 jamais atteinte (avec 1,5 millions de nouveaux m2 en 2006). Arrivé il y a un an et demi avec la lourde tâche de redynamiser le distributeur, José Luis Duran est en voie d'y parvenir, avec des résultats en voie de redressement et une hausse soutenue du résultat net attendue en 2007 puis 2008, à 10 %. Dans le paysage français, la poussée du hard discount a également un revers dont profitent peut-être les autres modes de distribution. « Avec 400 à 500 nouvelles ouvertures, le hard discount développe son propre cannibalisme » a estimé M. Duran.

Rédaction Réussir

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