Un Recours en conseil d’état
Ces nouvelles règles tendent plutôt à imposer de lourds investissements à des propriétaires qui seront dans l’incapacité de les supporter : pour construire, ils devraient arracher des vignes ou racheter du terrain, un investissement prohibitif dans un secteur où l’inflation immobilière ne cesse de croître ; ceux qui se résoudraient néanmoins à cette solution devraient en répercuter le prix (plusieurs euros par bouteille), ce qui leur ferait perdre une grande partie de leur marché. Ils devront donc vendre… ou passer en bordeaux supérieur, ce qui n’assurerait pas non plus, loin s’en faut, la pérennité de l’exploitation. Sur la vingtaine de producteurs concernés, une dizaine, pomerolais de longue date, a choisi de monter au créneau et de défendre ses droits devant le Conseil d’État, sur le fond comme sur la forme. René Renou, l’ancien président de l’Inao, qui avait tant voulu la réécriture des décrets par les appellations elles-mêmes pour redonner un sens à l’intérêt collectif, doit se retourner dans sa tombe.