Un pictogramme pour retrouver ses souvenirs de bon vin

«Qu’est-ce que c’était déjà : un château la Tour blanche, un la Tour Carnet ou un La Tour tout court ? Les trois existent : le premier est un cru classé de Sauternes, le deuxième un grand cru classé du Médoc et le troisième un domaine de Clos-Vougeot, en Bourgogne. » La principale difficulté avec les vins français, ce n’est pas de se souvenir de l’appellation, mais bien du nom du domaine, du producteur ou de la marque. Ils se comptent en dizaines de milliers dans le vignoble français, ce qui ne facilite guère la tâche de ceux qui souhaitent revenir à un vin découvert lors d’un dîner, mais dont ils ont oublié le nom (à qui n’est-ce pas arrivé...). C’est cet obstacle entre les acheteurs et les producteurs que la société EDV web, émanation des Editions du Voyage qui publie notamment le guide « Vins et santé » entend lever en lançant le pictowine. L’idée est simple. Le producteur (ou la coopérative) choisit un pictogramme (un animal, une fleur, etc.) qu’il appose sur toutes ses bouteilles. A partir de cette image, plus facilement mémorisable qu’un nom compliqué, le consommateur peut retrouver le nom et les coordonnées du producteur adhérent de l’initiative, qui seront tous archivés sur le site pictowine.com.
« Nous avons testé l’idée auprès d’une centaine de vignerons lors du récent salon Sitevi, témoigne Patrick Foucard, l’initiateur du projet. L’accueil est intéressant. Notre objectif est de référencer un millier de producteurs au cours du premier trimestre 2006 pour avoir une force suffisante. Ensuite, nous ouvrirons le site internet et nous lancerons une vaste campagne de communication auprès du grand public.» Le ticket d’entrée est de 725 euros par an. Des vignerons indépendants se sont déjà montrés intéressés, mais aussi des coopératives et des négociants. Pour cette somme, ils disposeront de leur pictogramme, mais aussi de leur inscription sur le site. L’idée est cependant limitée par le nombre de possibilités offertes par les pictogrammes. « Pour être mémorisable, il faut que le pictogramme soit simple. On estime que l’on peut en concevoir environ 2 000. » Les premiers adhérents seront les premiers servis, avec les pictogrammes les plus courants. Bientôt dira-t-on peut-être à ses amis : en vin, vous êtes plutôt girafe ou cactus?