Un nouvel abattoir ambitieux à Montluçon
Montluçon va enfin avoir son abattoir porcin. Celui-ci devrait voir le jour à l’été 2006 moyennant une enveloppe qui atteindra au final environ 7 M Eur. Le bâtiment de 2 700 m2 sera divisé en 3 parties : la stabulation, l’abattage et le traitement de la viande, la réfrigération et l’expédition. Les chaînes d’abattage ont été conçues pour le traitement des porcs charcutiers et des porcs de réforme.
Un projet qu’attendait avec impatience la société Montluçon Viandes qui grâce à cet outil d’une capacité annuelle de 12 000 tonnes compte gagner de nouveaux marchés. « Avec l’évolution croissante des normes, les produits ne répondent plus aux attentes des clients les plus exigeants,explique Daniel Cherpozat, PDG de Montluçon Viandes. De nombreux défauts seront supprimés grâce au système d’anesthésie par CO2 permettant de réduire le nombre de fractures et d’hématomes et d’améliorer le taux de PH des viandes destinées à l’industrie de la salaison. » Montluçon Viandes qui réalise la majeure partie de ses 20,5 M Eur de chiffre d’affaires avec les 9 000 tonnes de porc vendues chaque année, compte également sur l’obtention probable d’une IGP pour les jambons et saucissons secs d’Auvergne. « Par répercussion, l’apport en viande de porc va être rapatrié dans la région pour ces fabrications et nous fiabiliserons ainsi un débouché nouveau», explique M. Cherpozat. Ce dernier lorgne également sur la fourniture de viande pour l’IGP Rosette de Lyon l’IGP Ardèche.
Un nouvel atelier de découpe
Face à cette nouvelle donne, Montluçon Viandes va investir en plusieurs étapes dans un nouvel atelier de découpe d’une capacité annuelle qui devrait être comprise entre 12 000 et 15 000 tonnes. « Demain, avec l’évolution de l’IGP, une demande importante se profile sur la viande désossée or aujourd’hui nous commercialisons 10 000 tonnes par an et notre outil arrive à saturation », précise M. Cherpozat.
Un temps réticent à un tel projet dont il doutait de la rentabilité, Hervé Puigrenier, patron de l’entreprise éponyme plus spécialisée dans le bœuf et présente aux côtés de Montluçon Viandes dans la Société d’exploitation de l’abattoir, se veut aujourd’hui positif : « Tout le monde pousse désormais dans le même sens. » La filière bovine montluçonnaise va également connaître des mutations. L’abattoir bovin, actuellement propriété de la communauté d’agglomération, sera privatisé l’an prochain quand l’abattoir porcin aura vu le jour.
Un appel d’offres sera alors mis en place mais d’ores et déjà l’entreprise Puigrenier a fait part de son désir de racheter l’outil d’une capacité annuelle de 15 000 tonnes. « Nous aurons ainsi plus de liberté», juge Hervé Puigrenier, tout en insistant sur la poursuite de l’objectif de service public : « Nous avons tout intérêt à ce que Montluçon Viandes et les bouchers aient recours à nos services. »
Les problèmes environnementaux devraient par ailleurs bientôt être du passé grâce à la construction en cours d’une station de pré-traitement dédiée à l’activité porcine qui n’aura ainsi pu à partager la même avec l’activité bovine.