Un léger mieux pour les produits laitiers bio
Les défenseurs des produits biologiques pourront se réconforter à la lecture de la dernière étude Agreste, qui s'est penchée sur le marché des produits laitiers bio en 2006. Si la collecte bio s'est stabilisée à 219 millions de litres et les fabrications ont progressé, seul 1% du lait français fini estampillé « agriculture biologique ». Mais les dernières tendances laissent présager un futur plus accueillant, avec une poussée du lait conditionné bio (3% du marché) et une forte croissance des fabrications de produits frais (beurre, yaourts), sans compter une nouvelle baisse du taux de déclassement, passé de 49 à 36% du lait bio en 3 ans.
Selon les chiffres disponibles pour 2007, la collecte bio augmenterait même de 6%.La bonne conjoncture que rencontre actuellement le secteur s'appuie, selon Agreste, sur l'intérêt de grands opérateurs comme Danone, qui possède un site au Molay-Littry (Calvados) et sur une concentration tant au niveau de la production que de la fabrication. En 2006, le lait conditionné bio a représenté 103 millions de litres (+12%), son plus haut niveau en France dans l'attente de nouveau chiffres. Les produits frais ont dépassé les 20 000 tonnes, avec une belle progression des yaourts et du beurre bio, une niche porteuse qui va à l'encontre du beurre classique, de plus en plus sinistré.
20% de produits bio ?
Les fromages frais ont profité de l'engouement dans une moindre mesure, compte tenu de l'émiettement des structures, et d'un circuit de vente majoritairement tourné vers les marchés de plein air. « Les fabrications concernent plutôt des petits établissements qui peuvent avoir des difficultés à approvisionner de manière régulière les grandes surfaces » observe Agreste. Les tonnages de fromages de vache affinés reculent (de 3200 à 2850 t), l'explication résidant dans la concurrence des AOC à forte notoriété et la difficulté à se faire une place dans une offre déjà bien fournie. Lors du Grenelle de l'Environnement, les discussions ont débouché sur la proposition de 20% de produits bio dans les commandes de la restauration collective publique d'ici 2012. Cet objectif aura du mal à être atteint avec le rythme de fabrication annuel et les faibles surfaces agricoles bio (dont l'augmentation a été programmée), mais des signes encourageants peuvent aiguillonner la production. Ils proviennent par exemple d'Allemagne, ou le marché des produits laitiers bio est en plein essor, suite à l'introduction de plusieurs références dans le circuit hard discount, sans oublier le lancement, en France, de MDD bio.