Un début d’année en fanfare
L’année 2011 démarre fort pour le complexe oléagineux. Déjà la fin 2010 avait été marquée par une hausse ininterrompue des cours. Ce sont maintenant les principaux seuils de résistance qui ont été franchis. L’huile, dans le sillage du pétrole, est l’élément le plus ferme.
La plus grande prudence doit rester de mise quant à l’évolution du marché des oléagineux, puisque la simple annonce de pluies possibles en Argentine en ce début de semaine a provoqué un petit trou d’air à Chicago sur le marché du soja et que les principaux animateurs du marché que sont les Chinois se montrent particulièrement discrets depuis une dizaine de jours.
Soja : désordres climatiques
Alors que la « une » des médias se focalise sur les inondations en Australie et ses éventuelles répercussions sur la disponibilité de blé sur le marché mondial, le soja de son côté souffre de la sécheresse en Argentine. C’est bien El Niña, phénomène climatique planétaire qui, sur ces deux continents, connait des répercussions opposées, sécheresse d’un côté et inondations de l’autre. Ainsi, la Bourse de Rosario, qui produit les statistiques en Argentine, maintient sa production de soja à 49,5 millions de tonnes malgré le climat, à comparer aux 52 millions de tonnes inscrites dans les bilans du département américain de l’Agriculture (USDA), mais qui seront sans doute revues en baisse lors de la sortie du prochain rapport le 12 janvier. Selon certains autres analystes, la récolte devrait reculer de 17 % pour atteindre 43 millions de tonnes. L’incertitude est donc forte, renforcée encore par l’amplitude importante entre les différentes prévisions. Or l’Argentine est le troisième exportateur mondial de graines de soja derrière les États-Unis et le Brésil. Elle est aussi le premier fournisseur mondial de tourteaux et d’huile de soja. On comprend aisément comment les inquiétudes générées par cette situation ont permis au boisseau de soja de franchir le seuil des 14 dollars à la Bourse de Chicago.
L’huile de palme, de son côté, a atteint un plus haut niveau depuis 34 mois à la Bourse de Kuala-Lumpur, stimulée par la perspective d’un repli des productions en Malaisie et en Indonésie (deux premiers producteurs mondiaux d’huile de palme) à la suite des fortes pluies qui ont inondé les palmeraies.
L’huile au plus haut
L’huile de colza n’est pas en reste, qui elle aussi atteint des sommets sur la base de bilans mondiaux serrés et qui pourraient encore se détériorer avec les inondations en Australie.
Ces désordres climatiques qui pèsent sur le volume des récoltes interviennent au moment où le pétrole effectue une belle remontée. La confiance retrouvée en ce début d’année aux États-Unis sur la santé de l’économie entraîne le baril de pétrole et lui a permis de franchir la barre des 95 dollars.
Tous les éléments sont donc réunis pour que le marché des oléagineux porté par l’huile demeure au plus haut. Un élément doit cependant conduire à la prudence, c’est la relative discrétion des acheteurs chinois sur la quinzaine écoulée.