Un chausson en forme de botte de sept lieues
Généreux, surprenant et plein de vitalité. Ce chausson farci et salé, mis sur le marché depuis quelques mois ressemble tout à fait à son inventeur. Walter Vargas-Alcocer, Bolivien d'origine mais Breton d'adoption le fabrique dans la société « La Porte du Soleil ». La petite société a pour adresse Quimper (Finistère), et plus précisément l'Adria, centre technique auprès des IAA. M. Alcocer n'a eu besoin de personne pour mettre au point ce chausson à connotation ethnique.
Un vrai objet de gourmandise aux dimensions plantureuses (13 centimètres de long, 6 de large et 6 de haut). Mais qu'on ne s'y trompe pas. Le chausson de « la Porte du Soleil » est avant tout « un produit santé », insiste le fondateur de la société. Aucun œuf ni gramme de beurre dans la pâte brisée et salée qui renferme la garniture (mélange de légumes seul, ou avec des petits dés de bœuf, de porc ou de poulet).
« Dans nos chaussons, nous affichons entre 178 et 250 calories pour 100 grammes, alors qu'il y en a près de 700 pour 100 grammes de sandwich grec », décrit Walter Vargas-Alcocer, avec la précision d'un nutritionniste scrupuleux. Un produit d'autant plus dans l'air du temps qu'il se consomme chaud ou froid, tenu simplement dans la main.
« C'est un produit de la gastronomie latino-américaine très connu en Espagne», explique le jeune dirigeant qui se rapproche (déjà) de l'âge de la retraite. Walter Vargas-Alcocer a eu tout le temps de le tester auprès des clients que comptait son restaurant gastronomique à Poitiers.
Des contacts fructueux avec la GMS
Avant d'investir près de 100 000 euros dans « La Porte du Soleil », l'homme a eu d'autres vies, notamment la restauration. Il rebondit dans l'industrie par défi. Et après une étude de marché nationale et le dépôt d'un brevet communautaire sur la forme de son chausson long et aux bords relevés, il se lance.
Les premiers contacts avec la grande distribution, son principal débouché, se révèlent fructueux. Ses chaussons de 110 grammes pièce vendus par deux à 75 % en traiteur LS -à la coupe pour le reste- bénéficient d'une DLC de 24 jours. La recette a été inventée de sorte que la pâte reste imperméable à l'humidité de la farce, même après trois semaines dans l'emballage.
Walter Vargas-Alcocer et son associée (son épouse) ont d'ores et déjà créé 3 emplois. « Lorsque l'entreprise aura atteint 400 000 euros de chiffre d'affaires, nous devrons trouver une unité de production plus importante ». Selon leur business plan, ce CA pourrait être atteint au bout de 3 années d'exploitation. L'écho suscité par le produit chez les acheteurs, en France comme à l'étranger, laisse présager une croissance plus rapide.