Un budget agricole 2008 « trop bon marché »
Alors que l'agriculture revient sur le devant de la scène politique avec la hausse des matières premières agricoles et les mesures issues du Grenelle de l'environnement, les députés se sont inquiétés mardi d'un budget agricole restreint (2,988 Mds euros pour la mission agriculture pêche, forêt et affaires rurales). Il ont en particulier interpellé Michel Barnier sur le budget d'intervention des offices agricoles réduit de 68 M Eur dans l'attente du produit de la vente du siège de l'Onic estimé à 50 M Eur. «N'est-ce pas faire trop bon marché de la spécificité du ministère de l'Agriculture, seul à gérer le vivant et le seul, le plus souvent, à devoir faire face aux nombreuses crises, climatiques, sanitaires ou affectant le marché qui touchent régulièrement le secteur ?», s'est interrogé Nicolas Forissier, rapporteur spécial de la commission des finances. Un mode de financement des offices également qualifié de « peu orthodoxe » par Antoine Herth, rapporteur de la commission des affaires économiques.
1 milliard de dettes
Michel Barnier a répondu avoir l'assurance de Bercy qu’ «en 2009 la dotation de base des offices sera réévaluée à due commerce». Le ministre n'a toutefois pas caché que la modernisation du ministère et des services déconcentrés allait se poursuivre. En même temps que la fusion des offices et celle du Cnasea et de l'AUP, Michel Barnier a annoncé le regroupement en 2 pôles immobiliers (au lieu de 5) de l'administration centrale, le rassemblement des compétences de contrôle de la sécurité sanitaire autour des DSV et confirmé la poursuite de la fusion des DDAF et des DDE au-delà des 8 départements test.
Interrogé sur l'audit d'état des finances du ministère souhaité par Christine Lagarde, Michel Barnier a précisé que Nicolas Forissier travaillait dessus et le présenterait bientôt à l'Assemblée nationale. «L'audit souligne la grande difficulté financière dans laquelle se trouve le ministère», a-t-il d'ores et déjà précisé, Nicolas Forissier faisant lui-même état d'un report de charge de plus d'1 Md d'euros (fin 2007) qui plombe les caisses de la rue de Varenne.