Un accord sur les Sucreries de Bourgogne
Filiale des groupes Cristal Union et Saint Louis qui jusqu'alors détenaient chacun 50 % de son capital l'entreprise des Sucreries de Bourgogne et ses 72 salariés pour 350 planteurs et 5 000 tonnes de betteraves transformées par jour s'apprête à passer intégralement sous le contrôle total du géant champenois. Cristal Union qui réalise 1,1 million d’euros de CA, pour 630 000 tonnes de sucre par an et emploie 1 200 salariés, a donc emporté la mise. L'affaire sera entendue d'ici quelques semaines. Les raisons de ce remaniement d'actionnaires sont essentiellement nées d'une situation concurrentielle créée par le jeu des fusions acquisitions. Saint-Louis ayant été racheté par le groupe Allemand Südzucker, se positionnait de fait en concurrence directe avec Cristal Union, sur le marché européen rendant de fait difficile la cohabitation des deux groupes au sein d'une même filiale.
Une conjoncture européenne délicate
L'acquisition de la totalité des parts de la sucrerie de Bourgogne devrait permettre à Cristal Union - qui détient déjà près de 20 % des quotas de sucre français - d'asseoir un peu plus ses positions. La sucrerie de Bourgogne assure une production annuelle d'un peu moins de 60 000 tonnes. Pour l'entreprise bourguignonne, ce rachat est également un gage de pérennité. « A l'heure où l'Union européenne souhaite diminuer la production de sucre de 4 millions de tonnes, les petites structures comme la nôtre doivent trouver de nouveaux débouchés pour la betterave. Cristal Union nous offre cette possibilité grâce à ses filières alcool, éthanol, pulpes et luzerne déshydratée », commente Étienne Genet, directeur de la Sucrerie de Bourgogne.
La prise de contrôle de la Sucrerie de Bourgogne s'inscrit dans une conjoncture européenne défavorable pour les producteurs de sucre français. En effet, l'Union européenne devrait publier, avant la fin du mois de septembre, la nouvelle réglementation sur le sucre. Baptisée « réforme de la réforme » par les acteurs du secteur, cette nouvelle législation doit, en principe, diminuer les quotas de production européenne. La France qui reste, avec une production de sucre de betterave de plus de 4 millions de tonnes, le plus important producteur de sucre devant l'Allemagne, devrait être sévèrement touchée par cette nouvelle donne.