Aller au contenu principal

Un abattoir transfrontalier entre la Sarre et la Lorraine

La coopérative lorraine CAPV est le principal apporteur de capitaux et de volumes d'abattage. 14 millions d’euros ont été investis dans l'outil. L'activité doit démarrer autour de 7 000 tonnes.

Dominique Bussereau a inauguré la semaine dernière le nouvel abattoir transfrontalier de Sarreguemines (Moselle). La structure, qui ouvrira en janvier, est en effet portée aussi par des capitaux allemands, à hauteur de 15 %. Elle a comme principal actionnaire la Coopérative agricole de production de viande (CAPV). 14 millions d’euros ont été investis dans l’abattoir et l’atelier de découpe. L’activité devrait tourner autour de 7 000 tonnes, dont plus de la moitié en porc.

Pour ce qui est du calendrier, le déménagement est prévu dans les prochaines semaines. Devenu vétuste, l’abattoir actuel sera rasé. Le 2 janvier marquera le démarrage des nouvelles installations. Un transfert de l’activité de cheville des Fermiers Réunis, filiale viande de la CAPV, est donc programmé. En mars, l’atelier UVC devrait être opérationnel. Des barquettes de viande tranchée seront alors produites.

« Il faut approcher un volume d’abattage de 7 000 à 7 500 tonnes, pour trouver l’équilibre la première année, estime le directeur Pascal Logeard. On espère monter rapidement à 8 000 tonnes, sachant que la vitesse de croisière est fixée à 10 000 tonnes dans les trois à cinq ans à venir. » Cela implique une montée en puissance, par rapport au rythme actuel de 5 000 à 6 000 tonnes. Le nouveau site est équipé de deux ateliers de découpe, l’un en porc, l’autre en bovin.

Valorisation régionale

« Des contrats de vente doivent être signés pour 1 500 à 2 000 tonnes de viande supplémentaires, indique-t-il. Pour prendre des parts de marché, l’abattoir joue sur la proximité, la rapidité d’exécution.» Les contacts sont bien engagés avec le distributeur Cora. Auchan est également approché. Dans son discours, le ministre de l’Agriculture a souligné le fort investissement de la coopérative « dans l’intégration de ses adhérents à des démarches qualité, au travers d’un suivi personnalisé. Sur 820 producteurs, 600 se sont engagés dans ce type de démarche. Que ça soit au titre « Lorraine Qualité Viande » ou « Engagement dès l’origine » pour Cora, ces démarches permettent une meilleure valorisation régionale des viandes ».

Dominique Bussereau s’est félicité « que la réalisation du nouvel abattoir réponde à tous les enjeux actuels : mieux valoriser l’amont, une organisation du travail plus rationnelle, un système de traçabilité plus efficace, le respect des normes de bien-être animal, d’hygiène alimentaire, sanitaire environnementale». Il a souligné la possibilité d’un abattage rituel, grâce à la disposition des vitres et du couloir de circulation autour de la chaîne.

Les partenaires français du projet comptent la société des Abattoirs industriels de la vallée de la Sarre (Abisa), la CAPV et les Fermiers Réunis, ainsi que l’abatteur lorrain Gal. Abisa, dont la CAPV est le principal actionnaire, détient 75 % du capital. Côté allemand, les partenaires sont le charcutier industriel Schroeder Sarrebruck et le négociant en cuir et peau Eck. La vocation de cette structure transfrontalière est double : recevoir la matière première des deux pays et commercialiser la production en France et en Allemagne.

Les plus lus

Œufs : le bond des importations européennes vient d’Ukraine, mais aussi de Turquie

L’évolution des prix des œufs français, au 19 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois par…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

poules rousses en cage dans un élevage
Interdiction des poules en cage : « c’est le bon moment pour agir »

Des députés français demandent la Commission européenne d’inscrire l’interdiction de l’élevage de poules pondeuses en cage…

Anvol analyse volailles
Poulet : la hausse de 3,7 % de la production française ne suffit pas pour répondre à la demande

La consommation de volailles, et en particulier de poulet, poursuit sa progression amorcée depuis plusieurs années. Les achats…

Dinde en élevage
« La production de dinde est stable en 2025, c’est une bonne nouvelle »

Après plusieurs années de recul, la filière dinde semble retrouver de la stabilité dans les abattages en France. Malgré une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio