TVA réduite : les restaurateurs exaspérés
À l'issue de la rencontre entre les ministres européens des Finances réunis ce mardi, les restaurateurs sont repartis les mains vides une nouvelle fois. La mise en place d'une TVA à taux réduit (5,5 % contre 19,6 % actuellement) ne s'est toujours pas concrétisée, ce qui a le don d'agacer la profession. Promise en 2002 par le candidat Jacques Chirac, cette baisse du taux se heurte à l'unanimité nécessaire au sein des membres de l'UE. L'Allemagne a réaffirmé mardi son opposition sur le dossier, qui devrait être réexaminé les 15 et 16 décembre lors d'un sommet européen. « Il n'est pas question d'attendre le 15 décembre. Ça suffit : 2002, 2003, 2004 puis 2005, le 6 décembre et puis après le 15 ! », a réagi André Daguin. Le président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH), militant actif d'une baisse du taux à 5,5 %, demande l'application de la subsidiarité (décision unilatérale de la France), estimant que le secteur de la restauration n'est pas un facteur de concurrence d'un pays à l'autre. Pour rassurer les restaurateurs, déjà bénéficiaires d'aides accordés par l'ancien ministre des Finances Nicolas Sarkozy en 2004, le ministre délégué au budget Jean-François Copé a indiqué mardi à l'assemblée que le projet de loi de Finances 2006 « proroge l'ensemble du dispositif d'allégements de charges » dans l'attente d'une TVA réduite. Soit jusqu'au 24 janvier, date de réexamen par Bruxelles des secteurs à taux de TVA réduit. L'Umih agite en forme de menaces la remise en cause des avancées salariales en cas de non-application de la TVA à 5,5 %. Une sanction électorale est également dans l'air du temps, mais elle reste liée à la participation de Jacques Chirac à une nouvelle élection présidentielle, une hypothèse qui reste peu vraisemblable.