Tribulations chinoises
Nous voici donc partis pour Hong Kong, où nous nous occuperons des affaires du monde, les grandes et surtout les petites : passe-moi le poivre, je te donnerai le séné. Nous avons pris de beaux avions, si possible en first. Nous descendrons dans d’excellents hôtels, dont les tarifs exorbitants vont trouer un peu plus nos budgets syndicaux. Pour ce prix-là, nous serons tenus fermement éloignés des bâtiments officiels. Un sous-chef de cabinet viendra le soir prendre un verre avec nous, et nous dira que la négo est dure, mais que le ministre a bon espoir. Peut-être lui ferons nous passer la note technique que nos bureaux parisiens auraient pu lui envoyer par mail. Puis il faudra attendre le lendemain. Tendus comme ceux qui font l’Histoire, nous ne pourrons trouver le sommeil avant un dîner abondant, et encore quelques verres. Enfin, après des déclarations embrouillées dans un mauvais anglais à des journalistes exotiques, nous reviendrons à Paris. Le soir, notre épouse nous demandera : alors, qu’est-ce que tu penses des Chinois ? Je vous conseille la réponse que fit Claudel à cette question : je ne sais pas, je ne les connais pas tous…