Traçabilité : les solutions existent mais elles ont un prix
La deuxième édition du salon Traçabilité, qui vient de fermer ses portes à Paris, a été en très grande partie consacrée, dans les colloques comme dans les allées, au domaine agroalimentaire. Rien de bien étonnant à cela : la mise en œuvre du règlement 178/2002, depuis le début de l’année a sonné le branle-bas de combat chez les éditeurs informatiques. Mais croire que ces derniers n’avaient pas largement anticipé les retombées de cette nouvelle donne sanitaire serait une erreur. Les nouveaux produits, pures innovations ou déclinaisons, étaient au rendez-vous. Ainsi, parmi d’autres, le système d’identification des espèces animales Foodexpert-ID de Silliker, dont la méthodologie est basée sur l’extraction d’ADN, ou encore Scimari Express d’Interscan System, un progiciel regroupant les composants nécessaires aux PME et TPE agroalimentaires pour une bonne traçabilité. Que ce dernier produit ait reçu le Trophée de la Traçabilité remis lors du salon n’est pas un hasard. Traçabilité 2005 a souligné que, si les grands groupes ont aisément intégré les éléments technologiques liés au 178/2002, il n’en est pas de même pour les entreprises de moins grande taille. Et c’est là que se situe le défi dans les prochains mois.
Question de croisement
Quelle place peut être accordée aux signes officiels, ou privés, de qualité dans l’offre informatique ? Les cahiers des charges de labels et autres s’intègrent en fait naturellement, comme éléments de différentiation. « Nous travaillons sur la gestion de production, explique Bruno Lacoste (VIF). Il est possible de positionner sur chaque lot des informations Qualité incluant des paramètres obligatoires et facultatifs, directement au niveau de l’atelier ou par le service administratif ensuite ». Et pas uniquement des valeurs quantitatives.
Ageval, déjà à l’origine de TraceFel, a développé TraceViande pour l’activité Halal de Socopa Coutances : « Un croisement d’informations est effectué entre l’industriel, le contrôleur MCI et le sacrificateur, explique Philippe Pezout, p-dg, les informations sont ensuite mises en ligne. Le professionnel a accès à l’ensemble des données mais le consommateur peut aussi avoir accès à certaines d’entre elles, télécharger le certificat par exemple. On peut imaginer appliquer la même procédure pour un cahier des charges Label rouge par exemple. »
Reste néanmoins que tout cela a un prix : « La gestion transversale des critères de qualité demande une conception assez poussée » précise Bruno Lacoste « La complexification des méthodes fait que les produits deviennent très lourds et très coûteux.» Mais, là comme ailleurs, la traçabilité a son prix.