Traçabilité : les éditeurs se tournent vers les PME
L’édition 2007 du salon de la traçabilité, qui pour la première fois cette année, se tenait conjointement avec Progilog (LM de mardi), vient de fermer ses portes sur un constat plutôt positif. Les premiers chiffres sur la fréquentation ne sont pas encore disponibles mais il est raisonnable de penser que le nombre de visiteurs devrait être reconduit par rapport aux précédentes éditions. Plus important, pour la plupart des exposants, la qualité du visitorat était au rendez-vous, les contacts pris étant souvent déjà porteurs de projet.
Rien que de très logique : la traçabilité reste un sujet crucial pour toutes les industries, l’agroalimentaire en tête. L’enquête commanditée par le salon en septembre 2006 montrait, par exemple, que 81 % des Européens jugeaient la traçabilité « prioritaire » pour les produits carnés. Cependant, le taux d’équipements des entreprises augmentant, la vague des grandes innovations, caractéristique des années précédentes, semble passée. Chi Dung Ta, responsable qualité et sécurité alimentaire chez Danone Research, le confirme : « On arrive à un pic aujourd’hui. On sent une pause générale après les gros efforts marqués depuis 2002. Nous sommes dans une phase décroissante de mise à niveau. » Les éditeurs visent aujourd’hui les PME, le marché des grands comptes arrivant à saturation : Teklynx International proposait son logiciel de traçabilité Tracksoft 178/2002, formaté pour les TPE ; Sage, outre de nouvelles fonctionnalités ajoutées à sa suite Elit Agro V40, va étendre son offre en bornes tactiles et développer un système de lecture des DAB.
L’explosion annoncée de la RFID
L’autre grande tendance soulignée par le Salon de la Traçabilité, c’est l’explosion toujours annoncée de la RFID. La libéralisation de fréquences UHF militaires en juin dernier permet aujourd’hui de travailler en 2 watts, le standard couramment accepté dans le monde. Des pilotes se mettent en place, dans la distribution alimentaire aussi. L’offre en étiquettes s’étoffe : ainsi, Picdi présentait « OP’N PIC », une étiquette RFID paramétrable détectant l’ouverture de l’emballage et décomptant automatiquement le temps restant avant la péremption du contenu. Le prix des tags est aussi à la baisse, spécialement pour les étiquettes passives, coûtant environ 0,10 euro l’unité. Cependant, l’application à l’agroalimentaire est encore à venir : de fait, certaines filières ne peuvent pas à l’heure actuelle, se permettre un investissement conséquent (tags, portails de détections, SI) sans avoir une vision claire de la valorisation – peu probable - d’une telle démarche par sa clientèle et a fortiori de l’impact sur la marge.