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Tomate d’industrie : la production nationale chute de 10%

La tomate d’industrie souffre de plus en plus de la concurrence internationale et surtout chinoise. Les prévisions de production nationale pour 2004 font état d’une baisse de 10%. L’interprofession se restructure.

« Des normes françaises pour les charges, européennes pour les contraintes et mondiales pour les marchés, si la filière française se fait débarquer, ce n’est pas forcément pour son incompétence » martèle André Bernard président de la Sonito. A la veille d’une nouvelle campagne, les prévisions font état d’un volume de 210 000 tonnes, contre 247 900 tonnes en 2003, soit une baisse d’environ 10 %. Contrairement aux craintes émises lors du rachat du Cabanon par Chalkis, les dégâts collatéraux ont été minimes.

Les industriels ont maintenu un potentiel identique à celui de l’an dernier, sauf le Cabanon qui voit son potentiel ramené à 60 000 tonnes. Elles seront destinées à la fabrication de spécialités à valeur ajoutée, mais les fabrications les plus basiques seront confectionnées à base de concentré chinois. Sur ce point, la campagne à venir permettra de mesurer les velléités du géant chinois et c’est en 2005, que les conséquences seront véritablement concrètes.

Un nouveau directeur d’ici juillet

Trop d’importations vont-elles décourager les autres industriels ? Dans la perspective d’une nouvelle baisse de la production nationale, la Sonito (société nationale interprofessionnelle de la tomate d’industrie) a déjà engagé sa restructuration. « Depuis deux ans, la baisse des volumes chez nos adhérents, la réduction des aides publiques ont déstabilisé notre budget, déplore André Bernard. De plus, à la suite de la réforme de l’OCM F & L transformés, la Sonito n’intervient plus dans la négociation des prix. Nous avons donc entrepris de remodeler la restructure et de lui donner de nouvelles missions. »

La première décision a été de supprimer les programmes de recherche menés avec l’Inra. En revanche, le volet technique en appui aux OP est maintenu. En tenant compte des réductions de postes administratifs, l’équipe de la Sonito ne sera plus composée que de trois personnes à partir de juillet, date à laquelle un nouveau directeur prendra ses fonctions. Mais si André Bernard entend réduire la voilure sur le plan technique, il veut repositionner la Sonito sur un plan plus politique. « Il s’agit de repositionner la filière tomate auprès des instances nationales. Nous voulons être très présents pour participer à la décentralisation : la régionalisation des politiques agricoles doit nous permettre de défendre plus facilement les cultures régionales. A un plus haut niveau, nous ferons entendre notre voix pour dénoncer les injustices engendrées par les fonds structurels et demander des compensations : l’Europe considère l’Espagne, l’Italie et la Grèce comme des régions à développer. La France ne doit pas rester un pays riche pour métiers de pauvres.» L’autre chantier auquel la Sonito veut participer, c’est la refonte des interprofessions. Sujet encore feutré, il n’en fait pas moins l’objet de nombreuses réflexions en interne.

Rédaction Réussir

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