Tintin, premier épisode
Les premières interventions de Dominique Bussereau ont confirmé le portrait dressé par ceux qui le connaissent bien : l’impression d’un homme jovial, accessible et même un peu fantaisiste. Ce qui est sûr en tout cas, c’est que le profil plus modeste du nouveau ministre de l’Agriculture tranche avec la personnalité très ambitieuse de son prédécesseur. Porté à cette place par son ami Raffarin, Dominique Bussereau devrait s’attacher à régler les problèmes de « terrain » de l’agriculture, et pas seulement ses grands enjeux internationaux, défaut majeur qui fut reproché à Hervé Gaymard. Les syndicats agricoles ont accueilli plutôt froidement ce changement. Ils ont tort. Le départ de leur ancien ministre pour Bercy est en principe une bonne nouvelle. On voit mal en effet Hervé Gaymard désavouer du jour au lendemain des orientations agricoles qu’il vantait encore hier (quoique…). Il reste que le fondateur du « club des parlementaires amateurs de cigare» et de celui « des tintinophiles» pourrait bien, dans un premier temps, endosser les traits du méchant de la bande dessinée. Le jovial Bussereau va en effet être contraint de s’attaquer d’entrée à la réforme de sa propre administration, selon un souhait exprimé par Jean-Pierre Raffarin. Premier objectif : réfléchir à un rapprochement entre les directions départementales et les DDE. Ensuite, faire aboutir la fusion des offices agricoles. Enfin, regrouper tous les services généraux du ministère en une seule direction (lire ci-contre). En fait de Tintin, Dominique Bussereau pourrait vite prendre les traits, aux yeux de son administration, de l’affreux Rastapopoulos. Mauvais présage : ce méchant cyclique des aventures de Tintin est un fumeur de havanes invétéré. Comme lui.