Timide rebond du marché
L’intervention conjointe des banques centrales du Canada, de la Suisse, du Japon, de l’Angleterre, de l’Union européenne et de la Réserve fédérale américaine a entraîné les places boursières à la hausse la semaine dernière. L’ampleur de cette action concertée soulage et inquiète à la fois. Si elle apporte un peu d’oxygène au système financier, les craintes d’une nouvelle récession mondiale incitent à la prudence. Avec les marchés financiers qui persistent à évoluer sans cesse en dents de scie, les produits oléagineux cherchent toujours leur direction. La hausse du prix du pétrole ne parvient pas à soutenir réellement les prix des huiles végétales. Excepté l’huile de palme, elles se sont toutes inscrites en retrait la semaine dernière.
Dans cette phase de marché quelque peu erratique, outre la baisse du dollar, un des éléments soutenant le prix des graines de soja semble être le changement de stratégie de la Chine. Après avoir fait de la lutte contre l’inflation sa priorité, la Chine paraît vouloir axer son action sur le soutien de l’activité économique. Elle vient d’annoncer qu’elle allait diminuer de 50 points le pourcentage de taux des réserves obligatoires que les banques du pays doivent lui confier. Ce changement de cap pourrait avoir des conséquences positives sur la demande chinoise en matières premières et notamment en oléagineux. Depuis des mois, les industriels chinois travaillent avec des marges de trituration à peine positives. Ceci étant, les chiffres d’importation n’ont guère faibli et le mois de novembre aura encore été particulièrement dense avec, selon les douanes chinoises, des importations record de 5,63 millions de tonnes (Mt). Si les États-Unis sont en retard dans leur programme d’export, cela profite aux producteurs sud-américains. Il se murmure qu’au rythme actuel, le Brésil pourrait voler la première place aux États-Unis sur la scène internationale.
En début de semaine, les cours du soja évoluent à la hausse à Chicago, portés par l’annonce de zones de sécheresse en Amérique latine.
Tension sur le marché des graines
Si le temps s’est jusque-là montré clément, favorisant une rapide implantation des semis et un début de développement végétatif satisfaisant, le temps trop sec qui s’est installé sur certaines zones de production fait craindre des baisses de rendement pour la future récolte, qui nécessite de décembre à janvier des sols très humides.
La hausse du pétrole apporte son soutien à la filière des graines oléagineuses dans un marché toujours soutenu par les tensions grandissantes entre les pays occidentaux et l’Iran, l’un des principaux producteurs de brut au Moyen-Orient.
Sur le marché de Kuala Lumpur, l’huile de palme progresse de 1,6 %. Cette hausse reste alimentée par les inquiétudes climatiques sur la fin de l’année 2011, notamment le renforcement du phénomène de la Niña, entraînant de fortes pluies de mousson qui perturbent les travaux de récolte et altèrent la qualité de l’huile.