Tests : les chèvres tremblent peu
Les tests systématiques de détection de la tremblante chez les caprins n’ont révélé que 12 cas depuis le début de l’année, sur les presque 116 000 tests pratiqués au 20 octobre. Il s’agit strictement de la tremblante, l’EST (encéphalopathie spongiforme transmissible) qui affecte les petits ruminants, et non de l’ESB (encéphalopathie spongiforme bovine), précise le ministère de l’Agriculture. Enfin, ces 12 cas sont le fait d’animaux mis à l’équarrissage.
La France est le seul pays de l’Union européenne à avoir adopté le testage systématique des chèvres et boucs de plus de 18 mois, à l’abattage comme à l’équarrissage. Elle a prévu cette mesure jusqu’à la fin de cette année afin d’avoir une vision très claire de la prévalence de la tremblante (et de détecter d’éventuels cas d’ESB) chez les caprins. Les autres pays à risque d’ESB se sont contentés de tester une certaine proportion d’animaux sains ou morts.
Les éleveurs n’ont aucun intérêt à faire disparaître eux-mêmes des cas suspects affin d’échapper au test, argumente la directrice de l’interprofession Anicap, Marilyne Lepape. En effet, la détection d’un cas de tremblante n’entraîne plus l’abattage du troupeau depuis plus d’un an. La nouvelle police sanitaire soumet chaque sujet adulte d’un troupeau concerné à une biopsie des amygdales. Aucun autre cas ne s’est révélé dans les troupeaux d’où provenaient les 12 cas de tremblante. Ceux-ci ont donc été préservés.
L’ESB n’a plus fait son apparition dans l’espèce caprine depuis la révélation, en janvier dernier, qu’une chèvre ardéchoise abattue en 2002 devait en être atteinte. L’Union européenne s’était alors prescrit 180 000 tests chez des chèvres saines et 15 000 sur des caprins mis à l’équarrissage. Ce sondage a permis dès juin dernier à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) de mesurer un « très faible » risque d’ESB transmissible à l’homme dans cette espèce. L’AESA avait d’autant plus minimisé le risque pour le consommateur que les chèvres consommées sont nées à partir de 2001, c’est-à-dire après l’entrée en vigueur de l’interdiction des farines animales.