Terrena recherche des alliances dans les filières animales
Le groupe Terrena ne compte pas moins de 10 filières, de la volaille en passant par la viande bovine, le lait, les porcs mais aussi la meunerie, l’horticulture, la viticulture et les semences. Benoît Lamy, président du groupe, a fait le bilan du premier exercice de cette structure issue de la fusion Cana et Caval aux journalistes invités à Ancenis lundi dernier. « Cette année, nos équipes ont réorganisé toute la logistique et spécialisé les plates-formes d’approvisionnement comme Odalis, un site pour l’agro-fourniture conçu en partenariat principalement avec In Vivo dont la construction a commencé en février, a-t-il indiqué. Par ailleurs, tous les groupements de producteurs sont désormais organisés de la même façon.»
Le coût de cette restructuration a pesé dans les résultats mais comme le rappelle Pascal Lebeau, directeur général, « le Conseil d’administration a voulu concentrer le maximum des travaux liés à la réorganisation la première année pour, à l’avenir, se donner les possibilités de continuer d’investir dans nos outils industriels ». La restructuration étant faite, Terrena peut se focaliser sur les deux objectifs que le groupe s’est défini : la réduction des coûts de production, depuis l’exploitation agricole jusqu’à la commercialisation et l’investissement dans l’élaboration des produits. Une troisième stratégie est cependant en route depuis quelques années. « Nous devons réfléchir à une meilleure organisation de l’offre au sein des différentes filières pour rester compétitif, a expliqué M.Lebeau. En volaille, les objectifs de notre plan de restructuration démarré en 2002, échelonné sur 4 ans ont jusqu’à présent tous été tenus. Trois sites ont été fermés. Un nouvel abattoir de poulet a été reconstruit à Nueil-les-Aubiers dans les Deux-Sèvres. Le résultat n’est pas encore au rendez-vous. Il est même plus mauvais que ce qui était prévu. Mais nous constatons que les discussions pour une meilleure organisation de l’offre n’ont toujours pas abouti au sein de Gastronome ».
Faire dans la viande ce qui a réussi dans le vin
Autre exemple, mêmes difficultés : « Dans la filière porc, la réorganisation de l’offre n’est pas non plus terminée, explique Benoît Lamy. En moins de deux ans, nous avons réussi la fusion de 5 groupements. Mais aujourd’hui, il serait nécessaire pour l’exportation où nos concurrents comme les Etats-Unis ou le Danemark sont très bien organisés, de trouver des alliances avec les autres opérateurs français. Une réunion la semaine dernière à ce sujet n’a pas abouti ». Même scénario pour le lait : « Pour faire évoluer les choses, nous devons convaincre trois conseils d’administration ». La politique de concentration donne des résultats. Terrena en est persuadé. Elle cite Alliance Loire, une structure de commercialisation du vin mise en place en 2002 par 7 groupes de producteurs : « Sans cette Alliance, relève Pascal Lebeau, nos producteurs de muscadet auraient aujourd’hui encore plus de difficultés ». Aussi, les dirigeants de Terrena ne désarment pas : « Nous devons avancer petitement mais sûrement dans cette voie. Nous voulons être présents aujourd’hui dans tout ce qui peut déboucher sur une alliance ».