Tereos pousse ses pions sur le continent asiatique
L'amidonnerie de Tieling, située dans la province du Liaoning, au cœur de la production de maïs chinoise, dispose d'une capacité industrielle de 700 000 t/an.
La Chine assure près de 33 % de la production mondiale de produits amylacés, tandis que la demande européenne est toujours atone. De tels constats ne pouvaient laisser indifférent le no 3 de l'amidon européen et 5e sucrier mondial. « C'est là, où production et consommation de produits amylacés sont en hausse », expliquait récemment Alexis Duval, président du directoire du groupe, en présentant à Paris les comptes du dernier exercice. C'est ainsi que quatorze années après avoir posé un premier pied au Brésil en y développant le sucre de canne, Tereos met la priorité sur le développement des produits amylacés sur la zone Asie. Le groupe, qui a transformé 4,2 millions de tonnes (Mt) de céréales, pommes de terre et manioc et qui a produit environ 2 Mt d'amidon et 500 000 m3 d'alcool en 2013/14, monte en capacité en Chine et vient de s'ouvrir le marché indonésien.
Tereos avait signé une joint-venture avec PureCircle Limited, le no 1 mondial malaisien de la stevia en septembre 2010. Puis signait au cours de l'exercice 2010/11 un partenariat avec le géant de l'huile de palme Wilmar et principal sucrier australien basé à Singapour pour développer en Chine une production d'amidon à partir de blé (51 % pour Wilmar et 49 % pour Tereos). Un partenariat qui stipule que tout développement chinois de Tereos ne peut se réaliser qu'avec son partenaire Wilmar… Après avoir acquis une amidonnerie de maïs à Tieling dans le nord de la Chine, d'une capacité industrielle de 700 000 t/an, Tereos achève la construction d'une toute nouvelle amidonnerie de blé à Dongguan située à 150 km de Canton. D'une capacité de trans-formation de 500 000 t de blé par an, elle devrait démarrer dès la fin de cette année.
Fort potentiel dans le secteur des amidons« Des évolutions sont à prévoir dans ce pays », soulignait Alexis Duval, en relevant que les capacités de production sont beaucoup trop nombreuses et que le secteur va devoir affronter de véritables mutations. Leur système de production, qui s'appuyait sur des « usines d'ancienne génération », est en train de se renouveler profondément. « Les outils industriels seront certes moins nombreux, mais de plus grande capacité et posséderont des normes élevées », poursuivait le président de Tereos. Une évolution qui répond aux aspirations des Chinois, de plus en plus préoccupés par leur sécurité alimentaire et dont le pouvoir d'achat augmente régulièrement.
Tereos ne se dit pas affecté par la dégradation de la compétitivité du Brésil, même si Alexis Duval reconnaît que « c'est un sujet important, car on est dans la première transformation ». Le président se félicite des gains de productivité obtenus à la suite du plan d'investissement de 500 millions de dollars dégagés en 2010 et qui permet au groupe d'arriver à un niveau de productivité équivalent à celui de l'Europe. En revanche, Alexis Duval se dit plus préoccupé par la volatilité des taux de change. « Le change peut avoir des incidences dans la traduction de nos résultats en euros. On y est d'autant plus sensible qu'on exporte la moitié de notre production », estime-t-il. En 2013, Tereos a clôturé une campagne record avec près de 20 Mt de cannes transformées et l'achèvement de la mécanisation de la récolte.
« L'Asie est non seulement un grand continent en matière de sucre, mais également dans le secteur des amidons », a-t-il souligné en faisant allusion à l'énorme marché des soupes et des nouilles en Asie. Le marché de l'isoglucose (à base de maïs) est ainsi en forte croissance. Si l'Europe n'utilise que 5 % de sucre de céréales, la Chine en utilise quelque 15 % (40 à 45 % aux USA).
Tereos vient d'annoncer son implantation à Java en Indonésie (3e importateur mondial d'amidon). Il a racheté l'Indonésien Redwood, l'unique amidonnerie du pays, à parité avec l'Indonésien FKS, un leader dans le raffinage du sucre en Indonésie.