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Tereos à Nantes : un devenir en suspens

Des conditions sont fixées au maintien de l'activité, comme l'augmentation des quantités de sucre travaillées.

Pour Tereos à Nantes, il est urgent d'attendre. Venu vendredi 27 juin rencontrer les salariés de la raffinerie de façon informelle, le président du directoire du groupe sucrier Philippe Duval leur a indiqué que la décision relative à l'avenir du site serait prise à la fin de l'année. Le panorama du marché qu'il leur a dressé n'incite pas forcément à l'optimisme quant à la pérennité de l'ancienne usine Béghin-Say. La réforme du secteur sucrier européen entamée en 2006 entraîne selon lui «un changement de décor considérable», qui impacte l'activité raffinerie. Les nouvelles règles ont abouti à l'arrêt des subventions européennes, à la réduction des quotas de production et à une diminution des prix «de l'ordre de 40 %». Conséquence, l'activité à Nantes «est déficitaire depuis deux ans», souligne Philippe Duval. La raffinerie, qui emploie 180 salariés, produit annuellement 100 000 tonnes de sucre blanc issu du sucre roux, conditionne 115 000 tonnes de sucre et réalise un chiffre d'affaires de 157 M€.

Le président du directoire de Tereos fixe deux conditions au maintien de l'activité à Nantes. D'abord «une augmentation des quantités de sucre travaillées sur ce site. Il nous faut doubler voire tripler l'activité pour retrouver des prix de revient amoindris», indique-t-il. 50 % de la matière première vient aujourd'hui de la Réunion, où Tereos a pris des positions importantes, l'autre moitié de pays ACP. Une montée en puissance à 250 000 tonnes implique de nouvelles sources d'approvisionnement. L'Ile Maurice aurait pu constituer «une solution de relais pendant deux trois ans», mais c'est l'autre raffinerie française, celle de Saint-Louis à Marseille, qui a raflé la mise.

Des prix déprimés

L'autre condition posée par Philippe Duval tient aux prix du marché, «déprimés du fait d'excédents et du retard pris par la réforme». Sans relèvement, point de salut pour l'usine nantaise. La position d'attente de Tereos se justifie aussi par la restructuration en cours du secteur sucrier européen. Des acteurs importants tels le danois Danisco et l'espagnol Ebro ont annoncé l'arrêt de cette activité. « Nous considérons qu'il faut voir le résultat de ces abandons de production avant de prendre une décision définitive », note Philippe Duval, également attentif au nouveau round de négociations de l'OMC qui va se jouer à Doha.

«On peut penser qu'en six mois cela va bouger», espère le président du directoire de Tereos, conscient néanmoins de « jouer un peu avec les nerfs du personnel ». En cas de développement de l'activité Tereos se dit prêt à investir 10 M€ sur le site, notamment en personnel pour un fonctionnement sept jours sur sept. La cessation totale de l'activité, car le conditionnement ne survivra pas au raffinage, serait douloureusement vécue par une ville attachée à cet élément du patrimoine présent sur le site actuel depuis 1936.

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