Tereos croque le marché français du sucre
Issu du rapprochement d’Union SDA et de Béghin-Say, le groupe baptisé Tereos en janvier dernier s’est depuis employé à rationaliser ses différentes gammes et à les regrouper sous une même identité visuelle. Mais ce n’est pas tout. Omniprésent tant chez le grand public (marques Béghin-Say, C’est la vie, la Perruche) que chez les industriels où il revendique la première place, Tereos vient d’annoncer la création de deux filiales en Europe, avec Tereos Iberia (Espagne) et Tereos Deutschland (Allemagne). Ces nouvelles entités viennent compléter la dimension internationale du groupe, déjà présent en république Tchèque et au Brésil, ou la marque Guarani détient la première place grâce à sa gamme large, qui s’étend des sucres industriels jusqu’au grand public.
« Nous possédons également deux unités sucrières sur l’île de la Réunion » complète Jean-Pierre Durris, directeur commercial de Tereos. Selon lui, et d’après les observations faites au cours de ces dernières années, la consommation connaît en France un phénomène de transfert, à savoir qu’elle devient de plus en plus indirecte, le sucre étant de plus en plus intégré dans les aliments et boissons. Ce déplacement vers l’industrie ne semble pas gêner Tereos, bien implanté sur ce secteur puisqu’il est le fournisseur, entre autres, de nombreuses marques de boissons (colas, fruits, sirops), poudres chocolatées, biscuiteries, confiseries et glaces, sans oublier les métiers de bouche.
La répartition des ventes (environ 1,7 Md Eur de CA) est majoritairement réalisée vers l’industrie, qui absorbe 42 % des 1,3 Mt de sucre de betterave et 100 000 t de sucre de canne produites par an par les 9 000 salariés du groupe. 48 % sont exportés vers les pays tiers, les 10 % restants étant composés de sucres de grande consommation destinés aux marchés français et européen.
Mieux valoriser
Pour cette cible, Tereos propose aujourd’hui 34 références sous un même logo, et cherche à promouvoir ses sucres spéciaux, comme le sucre de canne ou le sucre blond. Pesant près d’un tiers du marché grand public, Tereos s’arroge 43 % des spécialités et même 55 % du sucre de canne. L’orientation vers ces sucres, plus onéreux que le sucre blanc classique, fait figure de relais de croissance. « Aujourd’hui, la consommation française reste stable. Elle n’augmente mécaniquement que grâce à la démographie », explique M. Durris. Pour renforcer sa présence, le groupe coopératif a prévu d’investir entre 2,5 et 3 M Eur pour promouvoir l’ensemble de ses produits. Le développement de la marque « C’est la vie » née en 2002, est également à l’ordre du jour selon Bernard Michel, le directeur marketing selon qui elle présente « un très haut potentiel».