Tensions sur le marché du melon
Actions de la FDSEA et des JA du Vaucluse dans deux magasins le 28 mai.
La campagne melon charentais français s'est engagée dans la douleur. Le Maroc est encore présent, l'Espagne poursuit sa progression, mais les premiers melons de Provence ont des difficultés de commercialisation. En semaine 21, à l'occasion de son relevé hebdomadaire au stade détail, le Réseau des nouvelles des marchés n'a trouvé aucun melon français, et en semaine 22, seulement 17 magasins de son panel en proposaient.
« Il y a un sérieux problème de référencement du melon français », estimait Gérard Roche, vice-président de Légumes de France, le 28 mai, à l'occasion d'une action dans deux magasins d'Avignon. « Les prix pratiqués à l'occasion de promotion, autour de 1 euro, vont aussi écraser les producteurs français. Nous demandons maintenant à la distribution régionale de référencer rapidement les productions locales. Et cela vaut pour d'autres produits comme les courgettes, les tomates, l'ail, etc. », lançait-il après l'action éclair, durant laquelle les producteurs Fdsea et JA du Vaucluse sont entrés à Géant Casino et Leader Price avec des chariots remplis de fruits et légumes régionaux pour remplacer les tomates belges et le melon marocain dans les rayons.
Marché atone et volumes importantsUne chaîne locale spécialisée proposait du 10 au 15 avril, du charentais marocain (650/800) à 1 euro pièce pour passer sur l'Espagne (650/800) du 15 au 20 mai, à 0,75 euro. Actuelle-ment, ce sont les petits calibres qui sont les plus demandés par les distributeurs. La situation est également compliquée par la longue présence sur les étals du melon du Maroc, avec des volumes importants sur le marché. En parallèle, en avance d'une semaine, le début de saison du ” melon français entre en collision avec l'Espagne, où les prix sont en très nette baisse par rapport à l'an dernier, notamment à Almeria. Les superficies à Murcia Malaga, qui visent le créneau de fin juin, sont en progression, et certains opérateurs seront encore sur le marché en juillet. En ce qui concerne la production française, la tendance générale est au recentrage des plantations au cœur des périodes traditionnelles de chaque bassin.
“ Les stocks s'accumulent. La situation est préoccupante
L'an dernier, la tendance avait été à plus de plantations précoces et tardives, mais la stratégie avait été mise à mal par les conditions climatiques.
Les surfaces s'étendent en Languedoc-Roussillon, mais reculent en Provence, ce qui donne pour le bassin Sud-Est un total de 5 400 hectares. Idem dans le Centre-Ouest (4 900 ha) et le Sud-Ouest (3 500 ha), mais le recul devrait être compensé par plus de volumes grâce aux bonnes conditions de culture. « Nous sommes inquiets, souligne Bernard Miozzo, animateur de l'association interprofessionnelle melon, car le marché est atone et les volumes importants. Les stocks s'accumulent, le Languedoc démarre et l'Espagne continue de satisfaire les distributeurs. La situation est préoccupante ». À moins d'un grand coup de chaleur sur la France…