Tensions
L’assemblée générale de la fédération nationale bovine, qui s’est tenue cette semaine à Clermont-Ferrand, a exposé sur la place publique la traduction sur les terrains syndical et politique des tensions observées sur les prix de l’aliment. Bien sûr, il ne s’agit encore que de tiraillements, de petites piques et de peccadilles, mais les grandes disputes commencent toujours comme ça. Il n’a en effet échappé à personne, et surtout pas aux éleveurs du bassin allaitant, que pendant que le revenu des producteurs céréaliers progressait en flèche, celui des éleveurs bovins avait plongé en 2007. Et que l’année 2008 ne semblait pas vouloir corriger cette tendance, lourde à en empeser l’harmonie syndicale. Les responsables syndicaux de l’élevage ont lancé l’idée d’une aide complémentaire à l’hectare d’herbe de 300 euros qui ne fait pas l’unanimité rue de la Baume. En pleine discussion sur le « bilan de santé », les éleveurs de la FNB ont fait également valoir leurs préférences en faveur d’un recouplage de la prime à la vache allaitante sur tout le territoire. « Sinon, l’Europe aura rapidement faim. Le retournement des prairies en faveur des productions végétales est déjà en marche », s’est inquiété Pierre Chevalier, témoignant de la crainte d’un grignotage de l’élevage bovin par les grandes cultures. Et puis, l’air de rien, un autre facteur de dissension pourrait à terme s’immiscer dans les relations entre les producteurs de céréales et les éleveurs bovins : celui des OGM. Car tandis que les organisations spécialisées des végétaux semblent considérer qu’il n’y a pas de débat, on a pu se rendre compte que dans le secteur bovin, notamment dans le bassin allaitant, tout le monde n’était pas du même avis.