Tension sur le marché américain
L’argument qualitatif jouant en la faveur du blé français, FranceAgriMer a relevé de 250 000 tonnes ses prévisions d’exportation. Sur les marchés, on constate une certaine tension, liée aux aléas climatiques qui pèsent sur le marché à terme américain.
Période du 14 au 20 septembre.
Dans notre édition hebdomadaire de jeudi dernier, nous avons présenté les principaux chiffres des bilans prévisionnels du conseil céréales de FranceAgriMer avec une erreur concernant la surface blé tendre, qui n’est pas ramenée à 4,20 mais bien à 4,77 millions d’hectares. Nous avons, depuis, corrigé cette erreur dont nous prions nos lecteurs de nous excuser.
Cela dit, certains des bilans méritent d’être approfondis. Ainsi, la réduction de 150 000 ha de la sole de blé est censée entraîner une baisse de récolte de 1 million de tonnes (Mt), mais seulement de 300 000 t de collecte. La différence s’explique par une augmentation équivalente de l’autoconsommation prise comme facteur d’ajustement sans que l’on en sache déterminer les tonnages réels.
Le relèvement de 250 000 t de la prévision d’exportation vers les pays tiers, portée à 8,75 Mt, est justifié de la part de FranceAgriMer par le bon rythme actuel des attributions de certificats dans l’Union européenne et des perspectives de débouchés nouveaux, comme l’Arabie Saoudite, voire le Brésil. FranceAgriMer ne se cache cependant pas le retour en force de la concurrence mer Noire et en particulier du blé russe sur le marché égyptien. Néanmoins, le nouvel achat égyptien de 180 000 t de blé français malgré un prix supérieur, remet en lumière le rôle de la qualité. L’argument qualitatif sera particulièrement important cette campagne, compte tenu des carences en protéines des blés de la récolte 2009 dans l’hémisphère nord ; avec un taux de protéines moyen de 11,3 %, la France s’est plutôt bien tenue.
Éthanol : les usines tournent à plein régime
Un autre chiffre mérite attention, c’est celui des utilisations de blé pour la production d’éthanol, remonté de 200 000 t à 1,3 Mt, les usines tournant maintenant à plein régime.
Le bilan orge reste très lourd. Le stock de report prévu à 3,3 Mt ne trouvera un allégement significatif que dans une intervention massive. On notera également l’ajustement en baisse de 100 000 t des utilisations de blé pour l’alimentation animale, autant pour le maïs, tandis que l’orge, malgré son bas prix, ne progresse pas. Globalement, ce nouveau bilan confirme donc la diminution des utilisations par les Fab, dont les fabrications ne cessent de diminuer : - 5,8 % en août, - 7,2 % depuis le début de l’année.
Le marché à terme américain reste dominé par les aléas climatiques. Les récoltes de maïs ne sont réalisées qu’à 17 % contre 46 % en moyenne à la même époque et 30 % du soja contre 72 %. Les pluies contrarient aussi les semis de blé d’hiver. Cette situation météorologique instable, s’ajoutant aux achats des fonds, à la hausse des marchés financiers, à un pétrole à 80 dollars et à un dollar faible, entretient une tension des cours à Chicago se répercutant modérément sur le marché européen (voir ci-contre).