Tate & Lyle lâche le sucre au profit de l’américain Bunge
L’industriel britannique des édulcorants et autres ingrédients Tate & Lyle se retire du marché mondial du sucre. Il cède son activité de commerce international du sucre à la firme américaine d’agro-business Bunge.
A l’assemblée générale de Tate & Lyle, la semaine passée, le président David Lees a justifié cette disposition prise début juillet à travers un accord avec Bunge : la volatilité du marché du sucre fait courir des risques financiers à la compagnie. Alors que celle-ci se concentre sur les produits à forte valeur ajoutée. Tate & Lyle produit des ingrédients technologiques pour l’indistrie alimentaire à partir de céréales et de canne à sucre. Ses activités industrielles se divisent grossièrement entre la transformation du maïs aux Etats-Unis et celle de sucre en Europe. L’industriel se distingue notamment par sa marque de « sucralose » Splenda, un édulcorant intense dont les ventes ont beaucoup progressé l’an dernier. David Lees a déclaré les divisions ingrédients « solides ».
Bunge pour sa part, présente son acquisition comme renforçant sa position dans la filière sucre et confortant son réseau au Brésil et en Thaïlande. Le géant mondial des oléagineux (soja, tournesol, colza) et du négoce céréalier est en phase d’acquérir Corn Products International, producteur d’ingrédients à base de maïs. Le sucre est une nouvelle corde à son arc.
Bunge tire la majeure partie de ses profits des fertilisants agricoles. Ses activités vont de l’extraction minière (comme celle du phosphate) à la vente aux agriculteurs sud-américains. Des activités en pleine expansion du fait de l’intensification de la culture céréalière en Amérique du sud et de la demande alimentaire croissante. Ce qui confère à Bunge une bonne résistance aux aléas des marchés de matières premières alimentaires.