Systeme U réclame la fin des marges arrière
Invité à s'exprimer pour la première fois devant les dirigeants des coopératives agricoles réunies à l'occasion de l'assemblée générale des Coop de France, le président de Système U, Serge Papin, a demandé la « suppression totale des marges arrière ». « Nous sommes au bout du système, nous sommes contraints de vendre des services comme améliorateurs de nos négociations, que nous avons de plus en plus de mal à justifier auprès du législateur ! ». Le président de Système U souhaiterait un autre système, celui de faire figurer les rémunérations de services directement sur la facture des industriels.
« Négocier les conditions générales de vente, c'est clair, c'est net, c'est transparent », a ajouté le patron du réseaux de magasins indépendants. Il a rappelé que le président de la République, Nicolas Sarkozy, s'est engagé à telle évolution de la législation au printemps, et aurait même voulu l'introduire dans le cadre de la loi Chatel, examinée actuellement par les parlementaires, pour favoriser le pouvoir d'achat. Le président de Coop de France, Philippe Mangin, semble très dubitatif sur les souhaits de la grande distribution : « Les enjeux sont considérables pour l'industrie alimentaire face à l'hyperpuissance de la grande distribution. La loi Chatel telle qu'elle a été rédigée en tient compte, elle est équilibrée ».
« Va-t-on voir comment on paye les caissières? »
Quant au président de Soodial, Claude Sendowki, ancien patron de Monoprix et fin connaisseur des relations industrie-commerce, il a refusé très fermement que les tarifs des industriels soient de facto « fixés » par les enseignes avec la négociabilité. « C'est comme si j'allais voir combien la distribution paie ses caissières ou gère son développement à l'international. Nous avons mieux à faire en faveur du pouvoir d'achat : cherchons ensemble les gains de productivité », a-t-il lancé au président de Système U. Ce dernier a par ailleurs indiqué que les hausses des tarifs des industriels s'établissaient à près de 9 %, « soit un triplement en deux ans ».