Aller au contenu principal

Surgelés : Unilever pourrait vendre Iglo et garder Knorr

Mis à mal par la montée du hard discount et la baisse du pouvoir d'achat en Europe de l'Ouest, Unilever doit une nouvelle fois revoir sa stratégie de marque. En ligne de mire cette fois-ci : l'activité surgelés.

Vendredi, Unilever a confirmé ce que le Sunday Times avait annoncé fin août en faisant savoir qu'il allait se séparer de sa marque de snacks surgelés Mora, produite aux Pays-Bas (à Maastricht) et en Belgique (à Mol) et qu'il allait passer au crible les développements stratégiques possibles de ses autres marques de surgelés. Le communiqué évoque les marques Iglo (vendue en France, en Allemagne et aux Pays-Bas), Findus (Italie) et BirdsEye (Royaume-Uni), et indique que onze pays d'Europe de l'Ouest sont concernés. « L'activité produits surgelés a créé une valeur considérable pour les actionnaires depuis de nombreuses années. Il a maintenant été décidé d'enquêter sur le meilleur moyen de poursuivre ces performances dans le futur», poursuit Unilever.

En fait, la branche n'est pas assez rentable aux yeux des actionnaires du groupe. L'activité glace et produits surgelés a enregistré en 2004 un chiffre d'affaires de 6,632 milliards d’euros en baisse de 5,2 % par rapport à 2003 pour une marge opérationnelle constante de 10,5 %. Le rapport annuel 2004 du groupe fait état notamment d'une baisse des ventes en Allemagne et aux Pays-Bas due à un climat économique déprimé et à la concurrence accrue des marques privées et du hard discount. « Les principales baisses concernent Iglo et Mora alors que BirdsEye a montré quelques progrès. Les surgelés Knorr continuent à générer une bonne croissance », poursuit le rapport.

Bonnes performances sur les légumes

En France, les syndicats de salariés du groupe se montrent pour l'instant peu inquiets des annonces faites par Unilever dans la presse (aucune autre information ne leur a été transmise officiellement). Plusieurs raisons expliquent cela. La première : le groupe sous-traite quasiment toute la production de ses produits surgelés vendus en France, à l'exception d'une partie fabriquée par sa filiale Cogesal-Miko à Dijon. Et la deuxième, la plus importante, « la marque Knorr marche plutôt bien», nous a affirmé hier une déléguée syndicale. Elle parle même de progression « fulgurante » des légumes cuisinés surgelés Knorr et d'un éventuel prochain référencement des produits chez le freezer center Picard. Le groupe aurait lui-même communiqué des croissances récentes de 33 % en valeur et 40 % en volume de la marque sur ce segment. Sur sa gamme des plats cuisinés, l'Envie d'envie de Knorr ne rencontrerait pas le même succès, la faute à un prix trop élevé. Unilever a revu la copie en annonçant récemment une baisse de 3 à 10 % des prix ramenés de 5,59 euros le sachet de 600 g à entre 4,95 et 5,45 euros.

Même stratégie pour la marque Iglo (apposée en France sur les poissons nature et pané) où les prix sont réduits de 2,5 à 9,2 %. Si ses performances et les efforts publicitaires importants déployés depuis que la marque a fait son entrée au rayon surgelé laissent à penser qu'Unilever va garder la marque Knorr apportée par Bestfoods, en revanche le peu de marges générées par l'activité poisson nature et pané ferait plutôt pencher la balance vers la vente de la marque Iglo.

Une hypothèse renforcée par le passage en 2004 des poissons natures préparés sous la marque plaisirs intacts Knorr. Ainsi selon toute vraisemblance, de deux marques (Iglo et Knorr), Unilever passerait à une seule marque en France : Knorr.

Les plus lus

Œufs : le bond des importations européennes vient d’Ukraine, mais aussi de Turquie

L’évolution des prix des œufs français, au 19 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois par…

drapeau turc
Bovins : la Turquie continue sa décapitalisation, l’Europe en profite peu

Alors que les abattages de bovins continuent de progresser en Turquie faute de rentabilité de l’élevage allaitant et laitier,…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

poules rousses en cage dans un élevage
Interdiction des poules en cage : « c’est le bon moment pour agir »

Des députés français demandent la Commission européenne d’inscrire l’interdiction de l’élevage de poules pondeuses en cage…

Dinde en élevage
« La production de dinde est stable en 2025, c’est une bonne nouvelle »

Après plusieurs années de recul, la filière dinde semble retrouver de la stabilité dans les abattages en France. Malgré une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio