Sud-Ouest : « faut-il créer un vin de bassin? »
LM : Comment décrire la philosophie générale de l’AIEVSO ?
Paul Fabre : L’objectif est de faire travailler ensemble toutes les appellations et tous les vins de pays du bassin Sud-Ouest (bassin qui englobe Midi-Pyrénées et une partie de l’Aquitaine). Si l’on veut que l’interprofession soit reconnue, il faut que tout le monde s’y retrouve, que les projets soient partagés et qu’ils fédèrent l’ensemble des acteurs.
LM : Quelles seront vos premières actions ?
Paul Fabre : Nous allons continuer à développer l’export, afin d’approfondir notre présence sur nos marchés cibles que sont le Royaume Uni, l’Allemagne et le Canada. Nous commençons aussi à travailler sur les Etats-Unis et d’autres pays européens, voire peut-être sur l’Asie, en particulier le Japon. Parallèlement, nous allons mettre en place des actions de communication auprès des consommateurs et des prescripteurs (cavistes, restaurateurs…) en France, dans un premier temps, sur Toulouse et le Sud-Ouest.
Il faut que les habitants de la région se réapproprient les vins produits localement, qu’ils aient le réflexe Sud-Ouest et qu’ils deviennent les ambassadeurs de nos vins. C’est pour cela, que nous avons réactivé une commission de réflexion qui travaille sur des actions qui devraient voir le jour à l’automne. En attendant, dès les mois de mai et juin, nous publierons un « 4 pages » d’information dans la Dépêche du Midi et le journal Sud-ouest. Ce supplément sera aussi envoyé à 5 000 prescripteurs en France. Nous allons également diffuser très largement les résultats du concours des vins du Sud-Ouest afin que le travail réalisé par les vignerons soit connu du plus grand nombre.
Enfin, d’ici trois mois, notre site Internet aura été entièrement rénové et un film documentaire sur nos différentes AOC et nos vins de pays sera disponible en ligne.
LM : Y aura-t-il aussi un travail de segmentation et de positionnement de la gamme Sud-Ouest ?
Paul Fabre : Oui, dans les jours qui viennent, nous entamons un travail avec Michel Lescole, ingénieur du ministère de l’Agriculture, sur la segmentation dans notre bassin. Il s’agit de réaliser un état des lieux et répondre à des questions comme « Faut-il créer un vin de bassin, une signature commune ? ». Lorsqu’on aura fait le point, nous pourrons passer à l’étude marketing. Nous lancerons, en septembre, une grande étude sur le positionnement des vins du Sud-Ouest, sur notre bannière commune et les axes de communication. L’objectif est d’être opérationnel au premier janvier 2009.