Sud-Ouest : Euralis fait bloc contre la crise
Le groupe coopératif du Sud-Ouest Euralis, avec un chiffre d’affaires en croissance de 25,7% à 1 289 millions d’euros en 2007-2008 et de 50% en deux ans, s’estime en voie d’atteindre dans trois ans 1,5 milliard d’euros. Cette croissance mesurée en août 2008 est pour une large part due à l’augmentation des prix céréaliers et des agro-fournitures, à l’intégration de la coopérative toulousaine Coopéval (95 M d’euros) et à l’accélération du développement de son pôle traiteur, détenant 50% du capital de Stalaven (qui a un projet d’atteindre 350 M d’euros de CA en 2015).
Le groupe présente un résultat amoindri par des «arbitrages prudents» effectués à l’automne, postérieurement à la clôture de l’exercice: au moment où le cours du maïs s’effondraient et que la crise mondiale révélait toute sa gravité, il a choisi d’évaluer ses stocks à la baisse et de provisionner. Ce résultat net est de 5,2 millions d’euros contre 8,1 M d’euros en 2007. Avantage des provisions : la marge brute d’autofinancement est restée stable en dépit de moins bons résultats, explique le DGA Renaud Lelarge.
Dividendes
Les adhérents, qui sont en AG aujourd’hui, n’y perdent pas trop puisqu’ils percevront quand même, pour la première fois, des dividendes, à hauteur de 7% du capital social, a annoncé le président Christian Pées. Euralis dit s’appuyer sur le modèle coopératif pour « réconcilier pérennité, solidarité et compétitivité », dans un monde instable. Les investissements se sont montés à 144 M d’euros au cours de ces trois dernières années. Tous les pôles en développement se développent. Le pôle gastronomie du canard à foie gras a vu son CA progressé de +5%. Pour le foie gras, le groupe se réaffirme numéro un français, avec 11 millions de canards gavés. Un leader également mondial qui met le pied en Chine grâce à un petit investissement en élevage et en abattage près de Pékin.
Sur le segment stratégique des semences, il a augmenté sa part de marché et doublé la taille de ses équipements en Ukraine. C’est le seul semencier occidental implanté dans ce pays, en attendant son concurrent Maïsadour.
En matière de développement durable, Euralis vient entre autres de mettre en fonction en Vendée avec un partenaire une unité de cogénération énergétique à partir de biomasse. Cette dernière comprend en particulier les déchets de l’activité canard à foie gras, implantée pour une bonne part dans cette région.
Questionné hier en conférence de presse à Paris sur d’éventuels projets d’acquisitions des pôles Gastronomie et Traiteur, le directeur général Michel Depierre a affirmé ne pas en avoir, mais qu’il ouvrirait les yeux sur les opportunités qui se présenteraient, la crise pouvant mettre des sociétés en difficulté.