Subventions pour l’éthanol : Bruxelles dit non
La Commission européenne s’est prononcée le 11 novembre dernier contre le principe de subventionner la production de bioéthanol. Cette décision met fin à un débat qui durait depuis plus d’un an. La majorité des commissaires, dont dit-on, Jacques Delors, a estimé qu’il n’était pas opportun de financer une production dont la rentabilité n’est pas assurée, un principe effectivement difficilement admissible dans ces temps de déficit budgétaire et de maîtrise de la production agricole. Le coût du « carburant vert » produit à partir de céréales et de betteraves et utilisé comme additif à l’essence serait bien supérieur à celui des produits pétrochimiques traditionnellement employés comme le méthanol. De plus, l’impact sur l’emploi serait nul. Les partisans du bioéthanol, notamment les Italiens, faisaient au contraire valoir qu’il pourrait être un nouveau débouché pour les productions agricoles excédentaires et qu’il permettrait de réduire la dépendance de l’Europe vis-à-vis des énergies importées. Mais les considérations budgétaires et la pression des industriels de la pétrochimie européenne l’ont emporté.
Lors de la conférence agricole annuelle mi-juillet, Jacques Chirac s’était engagé sur l’alignement de la fiscalité de l’éthanol sur le gasoil, afin de faciliter l’adjonction d’éthanol dans le carburant.La FNSEA, sous l’impulsion des associations spécialisées végétales (blé, betterave, mais également patate et maïs) avait mis M.Chirac au pied du mur. Sans encouragement, pas de soutien aux élections. Quant à la concrétisation industrielle du projet, elle aura sans doute lieu à Artenay (Loiret), une distillerie performante. Les pouvoirs publics ont arrêté leur choix à une usine déjà sur pied.