Stevia : l’autorisation n’est que partielle
Contrairement à ce que Cargill ou Merisant ont d’abord cru, le rébaudioside A n’est pas autorisé en tant qu’édulcorant de table.
L’arrêté ministériel du 26 août 2009 (publié au Journal officiel du 6 septembre) autorisant l’utilisation du rébaudioside A était très attendu, voire trop ? Dès sa parution, le texte a fait couler beaucoup d’encre et suscité des réactions enthousiastes un peu rapides de la part d’industriels. Dès le 8 septembre, Cargill a annoncé que l’édulcorant Truvia™ serait « bientôt accessible aux consommateurs français sous forme d’édulcorant de table mais aussi d’ingrédient dans leurs boissons et aliments préférés ». Dans son numéro du 24 septembre, LSA relayait l’arrivée de Pure Via, l’édulcorant de table de la filiale de Merisant, dans les prochaines semaines en France. Faux ! Le 28 septembre, la direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) publiait une note rappelant que le rébaudioside A, purifié à plus de 97 %, était « autorisé seulement pour la fabrication de certaines denrées alimentaires et aux doses d’emploi indiquées dans l’annexe II de l’arrêté ». Boissons, desserts, glaces, confiseries et compléments alimentaires constituent les grandes catégories de produits concernées. Mais à la grande surprise de certains industriels, « l’emploi de rébaudioside A en tant qu’édulcorant de table est toujours interdit », insistent les Fraudes. La note précise également que l’emploi de la plante stevia rebaudiana ainsi que ses extraits, dans des conditions différentes de celles précisément encadrées par l’arrêté, reste proscrit.
Une extension de l’autorisation à l’étude
Contactée par Les Marchés, la DGCCRF souligne qu’une « demande d’autorisation pour d’autres glycosides de stéviol est en cours d’examen au niveau communautaire par l’Agence européenne de sécurité alimentaire ». Elle confirme aussi qu’une demande d’utilisation du rébaudioside A en tant qu’édulcorant de table lui a été déposée. « Cette extension d’autorisation nécessite au préalable un avis favorable de l’Afssa puis l’accord des différents ministères concernés par la modification de l’arrêté », précise la DGCCRF. L’édulcorant ne devrait donc pas faire son apparition sur la table avant plusieurs mois.