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La scène se déroule jeudi matin, alors que s’achève la conférence de presse de rentrée de Jean-Michel Lemétayer. Le président de la FNSEA a déjà exposé aux journalistes ses revendications du moment : la défense des prix agricoles, la baisse des charges, la lutte contre la sur-administration. Il a détaillé les « victoires syndicales » de la FNSEA : le retrait des produits agricoles de la baisse des prix, l’accord sur le prix du lait, le plan de développement des biocarburants. Déjà, les journalistes rangent leurs stylos et s’apprêtent à commenter entre eux l’état de forme du leader syndical. Tiens, d’ailleurs, sera-t-il candidat à sa succession, lors du prochain congrès de la FNSEA, en mars prochain ?, s’aventure un confrère. Il n’est pas encore le temps d’en parler, lui répond JML. Il faut d’abord renouveller les structures départementales et puis la fonction est très prenante… Bref, on en saura plus début 2005. L’assistance est sur le point de s’éparpiller pour écrire ses papiers lorsqu’un certain Pierre G., que le président de la FNSEA s’obstine à appeler Paul, interroge « le président du Space » sur la visite de Nicolas Sarkozy, jeudi prochain, au salon breton de l’élevage. D’un coup, changement de décor. La machine s’emballe. Un agencier s’indigne de ne pas avoir été tenu au courant. Ceux qui allaient partir se replient en vitesse vers leurs chaises et se bousculent pour questionner : et comment, et pourquoi, et avec qui ? Interloqué, Jean-Michel Lemétayer paraît partagé entre l’agacement et la satisfaction de cet intérêt soudain. « Vous n’en aviez pas fait autant pour la venue d’Alain Lambert (ex-ministre du budget), l’année dernière. » Et je ne sais pas pourquoi, mais à ce moment-là, tout le monde a éclaté de rire.
