Stabilité
Si le remaniement ministériel de cette semaine était sans doute politiquement inévitable, les milieux professionnels ne manquaient pas ces derniers jours de déplorer cette instabilité gouvernementale. Porté il y a moins d’un an à la tête d’un ministère aux compétences élargies sur les PME, le commerce, l’artisanat et les professions libérales, Christian Jacob a quitté cette fonction pour rejoindre le ministère de la fonction publique. Certes, les responsables des PME retrouveront à Bercy un interlocuteur connu, puisque Renaud Dutreil n’est autre que… le prédécesseur de Christian Jacob. Mais son influence et ses prérogatives ne seront sans doute pas aussi larges. Le respect d’obscurs équilibres politiques a provoqué la valse des ministres dans d’autres secteurs décisifs pour l’agriculture et l’agroalimentaire avec l’arrivée de Nelly Olin à l’Ecologie et au Développement durable ou de Christine Lagarde au Commerce extérieur . La nécessité de former une équipe resserrée a également été fatale à Nicolas Forissier. Si, sur le fond, son départ sera sans dommage pour la santé des IAA, la disparition d’un secrétariat d’Etat dédié à l’industrie agroalimentaire ne peut pas être une bonne nouvelle. Finalement, la surprise est venue du maintien de Dominique Bussereau rue de Varenne. Compte tenu de sa proximité politique avec Jean-Pierre Raffarin, sa prolongation au ministère de l’agriculture était loin d’être acquise. En cette période troublée, la continuité de l’action gouvernementale dans le secteur est plutôt rassurante. Le départ d’un ministre arrivé il y a à peine cinq mois aurait en effet porté un rude coup à la loi d’orientation agricole et à la délicate gestion des crises qui affectent actuellement la plupart des filières agricoles.