Spiritueux : Rémy Cointreau sous-côté ?

La chute de 48 à 36 euros en quelques semaines du titre Rémy Cointreau n'est pas passée inaperçue à la fin de l'année 2007. Parachevée mi-janvier par la révélation de résultats semestriels inférieurs aux attentes, la situation a certainement fini par attirer les investisseurs à la recherche de sociétés sous-côtées, redonnant de l'intérêt au titre du groupe de vins et spiritueux. Après 9 mois d'activité (pour un exercice clos en mars), Rémy Cointreau a fait état de ventes dynamiques en Champagne (+13,8% à 121 M Eur) mais le pôle Cognac, avec 2,4% de hausse à 269 M Eur, a déçu. Au total, les ventes se sont élevées à 630,8 M Eur, soit une croissance de 3,3% (7,9% en organique). «Sur la période, toutes les marques du groupe ont poursuivi une bonne dynamique commerciale, notamment pour les cognacs Rémy Martin et les champagnes. L'Asie et l'Europe sont les deux principaux moteurs de la croissance», a expliqué la direction. Mais le chiffre d'affaires généré, inférieur aux anticipations des analystes (637,5 M Eur anticipés) a tiré vers le bas le titre dans les jours suivant la publication des résultats. Cette dégradation a suscité des réactions à l'achat et il y a un mois, le cabinet de notation financière Standard & Poor's a confirmé la note BB- du groupe de vins et spiritueux, avec une perspective révisée de « négative » à « stable ». Ce changement « reflète le caractère agressif du profil financier de la société » a souligné S&P. Quelques jours après, une société américaine agissant pour le compte de différents fonds (Arnhold & S. Bleichroeder Advisers) a d'ailleurs renforcé ses positions, passant à 10,07% du capital de Rémy Cointreau. Ce mouvement n'est pas destiné à une acquisition du groupe mais s'appuie sur l'espoir d'une meilleure valorisation du titre à venir, « en fonction de la décote par rapport à notre estimation de la valeur intrinsèque de la société ». Une remontée du titre permettrait aux différents actionnaires de référence de se refaire, eux qui n'ont laissé qu'un quart du capital flottant.