Aller au contenu principal

Soussana sécurise ses mélanges à Moreuil

À l'occasion de l'inauguration de son usine en juin dernier, DS-France (et sa marque Sous-sana) a mis ses points forts en avant : confidentialité des recettes, traçabilité des produits finis, et maîtrise des contaminations croisées et de la présence des allergènes. Reportage.

Les 38 salariés ont quitté définitivement le site de Boves en mai 2014 pour s'installer dans la toute nouvelle usine de Moreuil située à quelques kilomètres de là. C'est l'une des quatre implantations françaises de DS-France totalement dédiée aux mélanges technologiques et culinaires commercialisés à la marque Soussana. La nouvelle unité, inaugurée en juin dernier, vise à très court terme une production annuelle de 7 000 tonnes par an.

Filiale du groupe danois DATSchaub depuis 1997, DS-France veut développer ce segment à destination de ses clients français mais surtout à l'exportation. « Nous avons environ 6 000 clients dont 500 à l'exportation qui vont du charcutier du village aux plus gros charcutiers industriels », rappelle Patrick Vidal, le président du directoire.

600 matières premières en provenance du monde entier

L'usine de Moreuil travaille environ 600 matières premières dif-férentes en provenance du monde entier, stockées sur la zone logistique contigüe à l'atelier de production d'une capacité totale de 5 000 palettes dont 2 000 pour les matières premières. Elle formule des mélanges aromatiques, dont la plupart sont mis au point dans la cuisine de son siège social de Thiais (94), le plus souvent à la demande de ses clients. Les mélanges pour jambon, merguez et saucisson sec représentent son cœur de métier, mais DS-France est de plus en plus présent sur les marchés des fonds de sauces, fumets et des marinades (sèches et liquides).

« L'usine de Boves est à bout de souffle », expliquait Patrick Vidal lors de la pose de la première pierre de la nouvelle usine le 16 septembre 2011. Mal configurée, cette ancienne usine de pâtes alimentaires datant de 1919, rachetée par Soussana en 1963 pour y développer son activité de boyaux naturels, était devenue inadaptée à la stratégie du groupe. Et pour le personnel, les conditions de travail devenaient de plus en plus difficiles. Moreuil répond désormais à une préoccupation de tous les instants et une vraie spécificité : « nous avons voulu optimiser au mieux le risque des contaminations croisées et des allergènes », explique Jean-Pierre Chastaing, directeur industriel de DS-France, présent depuis plus de 30 ans dans le groupe.

Ligne spécialement confinée

Une fois sortis des locaux administratifs, on accède au cœur de l'usine par un couloir très lumineux. L'atelier de production d'une hauteur de 16 m, se compose de 3 niveaux de 3500 m2 chacun. L'atmosphère y est contrôlée en permanence : 65 % d'humidité et une température régulière de 19 °C.

Au rez-de-chaussée, l'opérateur suit scrupuleusement la recette inscrite sur son ordinateur pour effectuer la pesée des différentes matières premières.

On distingue le « top 5 » (ce sont les matières premières les plus importantes comme le glucose, le dextrose ou le sel). D'autres sont conditionnées en sac entier de 25 kg. Le complément provient, de « la tour Haenel » (une tour de stockage verticale qui permet l'entreposage de 215 produits différents), de la zone de stockage de près de 60 produits sensibles, de la salle de « picking » composée de 150 produits différents ou de deux postes d'alimentation en huiles stockées en silos extérieurs. Une fois la pesée effectuée, l'en-” semble des matières premières est amené au niveau 2 et versé dans des bacs de pesée.

On réalise ici une quinzaine de mélanges par jour "

« On réalise ici une quinzaine de mélanges par jour sur trois lignes de production de poudres dont l'une a une capacité de 3 000 litres et les deux autres de 600 litres », précise Jean-Pierre Chastaing. Une des lignes de 600 l peut être entièrement confinée sur les trois étages. « On peut individualiser les trois étages de cet atelier en opérant une surpression de 20 hectopascals, ce qui nous permet de procéder à des mélanges spéciaux sans aucun contact avec les autres parties de l'usine », souligne de son côté Patrick Vidal. Les lignes ont été conçues par Palamatic Process, un bureau d'études rennais spécialisé dans la conception de machines industrielles et de lignes de production pour la manutention des poudres.

Une fois prêt, le mélange descend par gravité au premier niveau de l'atelier où vont se dérouler de nouvelles opérations de mélanges (durant lesquelles peuvent être ajoutés séparément colorants ou arômes puissants) et de tamisage. C'est également à ce niveau-là que se situe le laboratoire qualité de l'entreprise, chargé d'analyser matières premières et produits finis, avec prise d'échantillonnage systématique.

COMMENT DAT-SCHAUB A RESTRUCTURÉ DS-FRANCE

Depuis le rachat de Soussana par DAT-Schaub en 1997, le groupe danois a réorganisé ses implantations françaises réunies dans sa filiale DS-France (implantée à Thiais (94)). Il s'appuie désormais sur l'usine de Moreuil dédiée aux mélanges technologiques et culinaires. La production de boyaux naturels (porc et mouton) a été transférée sur le site de Chasseneuil-du-Poitou. Quant au site de Bourg-Argental près d'Annonay, il développe une production de saucissons secs. DS-France dispose aussi des implantations étrangères de DAT-Schaub : au Maroc près de Marrakech (calibrage de boyaux de moutons), au Portugal dans deux usines (Porto et Alandroal), ainsi qu'en Chine.

Une fois le mélange effectué, les préparations descendent au niveau zéro où elles seront conditionnées. L'atelier dispose de quatre salles de conditionnement distinctes dont l'une permet le conditionnement de 120 à 150 sacs à l'heure.

Les plus lus

transport terrestre animaux
Transport des porcs : une nouvelle loi qui pourrait coûter 107 millions d’euros à la filière

Une possible évolution de la législation du transport ne garantira pas forcément le bien-être des porcs. C’est ce que relève l…

Charcuterie
« Si on veut du porc français, il faut créer des élevages en France »

Les charcutiers sont frappés de plein fouet par la baisse de production porcine en France. Elle entraîne une hausse des…

« La France importe déjà du Mercosur pour 1,92 milliard d’euros de produits agricoles et agroalimentaires »

Ingénieur de recherche en économie de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (…

Nouveau record des prix du beurre : « Ça ne reflète pas le marché »

La cotation Atla du beurre cube a franchi un nouveau sommet historique sur la semaine 48, alors que la tendance de marché est…

conteneurs au port du havre
Mercosur : Produits laitiers, vins et spiritueux, ces filières ont-elles un intérêt à l’accord ?

Alors que la colère agricole retentit de nouveau, rallumée par l’approche de la conclusion d’un traité avec le Mercosur, la…

représenant de l'UE et du mercosur
L’UE et le Mercosur signent l’accord, à quoi s’attendre pour l’agriculture ?

Après 25 ans de pourparlers, l’Union européenne et le Mercosur ont conclu un accord commercial, mais des voix s’élèvent déjà…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio