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Sous produits de la viande : pour reconsidérer les risques

En assemblée générale jeudi dernier, les transformateurs de co-produits de la viande ont appelé les pouvoirs publics à refondre les textes réglementaires dans une optique de cohérence, de lisibilité et de compétitivité.

Pourquoi la France doit-elle exporter quelque 10 000 à 15 000 tonnes de graisses de porc et de volaille alors qu’elle peut les employer en alimentation animale ? C’était l’un des paradoxes soulevés jeudi dernier à Paris par les industriels de la valorisation des sous-produits de la viande.

Répondons d’abord à la question : les fabricants d’aliments pour animaux préfèrent s’abstenir de graisses de porc et de volaille, de peur que les traces de viande et d’os présentes dans ces ingrédients ne soient confondues, à l’analyse, avec des traces venant de l’espèce bovine. En effet, les graisses de bœuf n’entrent pas dans l’alimentation animale en France, alors que la réglementation européenne l’autorise. Mais là n’est pas le vrai problème, car les graisses de porc et de volailles sont produites dans des sites dédiés à ces espèces.

Ce que les industriels de la valorisation veulent faire entendre aux pouvoirs publics est que les outils ont évolué au gré du durcissement de la réglementation sur les sous-produits. Les textes, de leur côté, se sont accumulés au détriment de la cohérence et de la lisibilité, a constaté Bruno Point, président du Sifco (Syndicat rassemblant les transformateurs de sous-produits et les équarrisseurs). D’où l’analyse de risque « globale » et « au cas par cas » qu’il réclame aujourd’hui.

Outre le dédale réglementaire, les industriels de la valorisation veulent inciter ceux de la viande à se battre davantage pour l’assouplissement de la réglementation française. Celle-ci est la plus dure de l’Union, constatent-ils sans pour autant décrier ce fait.

En dehors des graisses de bovins, exclues de l’alimentation animale et humaine, les « cretons « (morceaux de gras contenant un peu de viande) sont interdits aux chiens et chats ; les os à gélatine n’entrent pas en consommation humaine. Comparativement à d’autres pays européens, la France n’utilise pas comme engrais les farines de viande et d’os de catégorie 2 (saisies, animaux morts, hors MRS), ni les farines et de sang de ruminants sains (catégorie 3). Les cas sont multiples.

Conséquence : les sous-produits français sont mal valorisés. La France, par rapport à l’UE, emploie une plus grande proportion de graisses en lipochimie ou à d’autres fins non-alimentaires : 76 % contre 68 % pour les Quinze. Elle n’emploie que 16 % de ses sous-produits de la viande en alimentation du bétail et pet food, contre 25 % pour les Quinze.

En revanche, la France est la championne de l’incinération de sous-produits valorisables (c’est-à-dire hors équarrissage) : 600 000 tonnes en 2003, devant l’Allemagne (448 000 tonnes) et l’Espagne (317 000 tonnes). C’est elle qui a le plus gros stock de ces sous-produits : 780 000 tonnes devant le Royaume-Uni (100 000 t) et le Portugal (65 000 t).

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