Soja non OGM : de l’illusion au mythe
Y aura-t-il encore demain du soja non OGM au Brésil ? La main sur le cœur, tous les opérateurs et traders assurent qu’ils « feront ce que le client demandera ». Mais ils reconnaissent en privé que la traçabilité leur coûte très cher sans aucune plus value, à l’exception de quelques débouchés très spécifiques, tels que les lécithines conventionnelles vendues 2 à 3 fois plus cher que les transgéniques.
Les agriculteurs penchent majoritairement pour le transgénique qui leur revient 13 % moins cher selon les calculs officiels. Arrivées frauduleusement d’Argentine et du Paraguay, les semences OGM progressent inexorablement vers le nord. L’État du Rio Grande do Sul, qui produit à lui seul 20 % du soja brésilien serait transgénique à 95 % selon Carlos Sperotto, président de la Fédération des agriculteurs de cet État et grand défenseur des OGM. L’hebdomadaire économique Valor, dans son édition du 12 novembre, indiquait que « l’avancée des cultures transgéniques et le défaut de structures de séparation des deux filières font que le soja conventionnel risque de disparaître du Rio Grande do Sul». Une seule coopérative, « Cotrimaïo», a investi dans une filière séparée non-OGM certifiée par Ecocert. Mais des 4 000 producteurs de 2001, il ne restera plus que 2 000 à la prochaine récolte.