Sofrilog applique le Food Defense à ses entrepôts
Un des 44 sites de stockage de Sofrilog.
La dernière version de l'IFS, publiée en 2012, rend obligatoire la lutte contre les malveillances (chapitre 6 consacré au Food Defense). Et la règle s'applique à tous les niveaux. Ainsi, le no 2 français de la logistique du froid, Sofrilog, a dû lui aussi se pencher sur la question. « Nous ne nous sommes pas engagés dans cette démarche car nous avions des problèmes, mais parce que nos clients certifiés IFS nous l'ont demandé », explique Anne Quillien, responsable service QHSSE de la filiale Sofrica. Un travail de grande ampleur, puisque le déploiement est encore en cours sur les quarante-quatre sites de stockage.
“La démarche a été testée pendant un an sur trois sites
” L'équipe qualité de l'entreprise a décidé de travailler avec la méthode VACCP. « C'est celle qui se rapproche le plus, dans sa logique et le vocabulaire utilisé, de la méthode HACCP déjà bien connue de nos salariés », indique-t-elle. La société acquiert alors un outil de travail informatique permettant de suivre les étapes logiques de la démarche. « Ce tableur était une bonne base de travail, mais au fur et à mesure, nous l'avons complètement modifié pour l'adapter à nos besoins », note la responsable qualité. La démarche a d'abord été testée, pendant un an, sur trois sites, avant d'entamer le déploiement complet cette année. « Nous suivons le calendrier d'audits IFS de nos clients, afin que tout soit prêt en temps et en heure », ajoute-t-elle.
Les dangers possibles ont d'abord été listés, puis les risques. « Nous avons choisi de rester dans le raisonnable, pour ne pas monter une usine à gaz », explique Anne Quillien. Un travail avec les ressources humaines a par exemple été conduit. « En formation, nous avons appris que 90 % des actes de malveillance étaient l'œuvre de salariés. C'est difficile à gérer car nous leur faisons confiance. Maintenant nous portons une attention plus particulière aux cas compliqués, comme les licenciements. S'ils sont jugés conflictuels, le salarié peut effectuer son préavis à domicile », relate Anne Quillien. Quant aux investissements réalisés, ils diffèrent selon les sites. « Chaque entrepôt est un cas à part. Nous n'avons pas les mêmes risques et donc pas les mêmes réponses à apporter. Pour un centre de stockage situé en région parisienne, il est en effet nécessaire qu'il y ait des digicodes, des gardiens, des caméras… Alors que les solutions à apporter sont différentes pour un entrepôt situé en pleine campagne », commente-t-elle.
La version 6 de l'IFS a été publiée en janvier 2012. Deux années ont été accordées aux professionnels pour intégrer correctement les exigences du chapitre 6 consacré à la lutte contre les malveillances (Food Defense). L'an dernier beaucoup d'entreprises pêchaient encore, notamment sur les points consacrés à la formation et à l'évaluation des risques. Mais dès le 1er juillet 2014, les notations seront complètes. Concrètement, si des manquements au chapitre 6 sont constatés lors de l'audit, ils pourront à présent être sanctionnés par des non-conformités majeures.
Le personnel a également été formé à la lutte contre la malveillance. Tout d'abord, il a été sensibilisé aux actes externes. « Nous avons appris aux salariés à être plus vigilants, notamment à la présence de personnes étrangères au site », explique-t-elle. Les contrôles à réception des produits ont été renforcés, afin de s'assurer de l'intégrité des emballages. Quant à la menace interne, la société a choisi de mettre l'accent sur les conséquences des vengeances de salariés, « à travers des exemples, nous avons montré que certains actes de malveillance de salariés ont tout simplement conduit à la fermeture d'usines. Ça fait réfléchir… », assure la responsable qualité.