Socopa : « soutenir l’élevage par les prix »
«Je suis devant une rupture. J'ai des producteurs de porcs dont le prix de revient a augmenté de 25 %, si je ne les paie pas 25 % de plus, une bonne partie va disparaître et je devrais fermer des abattoirs », a déclaré hier Alain Loustanau, directeur général de Socopa, lors d'un débat sur la hausse des prix des matières premières organisé lors de l'assemblée générale de Coop de France. Le prix de la viande représentant 60 % du prix de revient dans une barquette, Socopa devrait ainsi augmenter le tarif de sa côte de porc de 15 %, ce qui représenterait une répercussion d'au moins +10 % au consommateur, selon les marges des distributeurs estimées par Alain Loustanau.
Pour les jeunes bovins, Socopa devra payer 20 % plus cher l'an prochain, sinon « il y aura moins d'éleveurs », poursuit-t-il. « La vérité elle est là, c'est incontournable », a-t-il lancé à la tribune se tournant vers Serge Papin, p-dg de Système U. « Si on laisse partir l'élevage de France il ne reviendra plus », a-t-il martelé. Le directeur général de Socopa a estimé que des gains éventuels de productivité n'allaient pas pouvoir compenser une telle hausse des matières premières.
La recherche du prix au détriment de la qualité
Espérant être entendu par la grande distribution, Alain Loustanau a prévenu : « je ne veux pas que la recherche du prix se fasse au détriment de la qualité. Si pour baisser le prix de revient, on augmente le poids de la carcasse, on va dégrader la qualité ». Claude Sendowski, directeur général de Sodiaal, a pour sa part estimé que la répercussion de la hausse du prix du lait devrait se traduire au niveau du consommateur par une augmentation des prix des produits laitiers de l'ordre de 10 %. Une hausse plus contestée par Serge Papin qui a indiqué que l'inflation sur un yaourt basique (par 16) demandée par les grandes marques était trois fois supérieur à ce que Système U pratique sur ses produits U. « Il nous semble qu'il y a des exagérations », a-t-il conclu.
Et alors que la loi Chatel vient d'être votée à l'Assemblée nationale, le p-dg de Système U déclare : « il faut supprimer les marges arrière au nom de l'intérêt général ».