Social : l’industrie charcutière se décarcasse
Les industriels de la charcuterie multiplient les actions en matière sociale. Ce mois-ci, un accord de branche est intervenu sur l’évolution des règles du dialogue social. Il succède à un accord salarial, conclu en mars, établissant une revalorisation des salaires minima professionnels de 3 % en 2005. La prévention des risques professionnels n’est pas oubliée. Une Convention nationale d’objectifs a été définie en début d’année avec la Cnam.
Cette « politique sociale dynamique » vise à « créer un environnement propice au développement » des entreprises, souligne la Fédération des industries charcutières et du traiteur (Fict). Le secteur, qui emploie 36 180 salariés dans 350 entreprises, continue à recruter. « Au cours des cinq dernières années, les effectifs ont progressé d’environ 1 % par an », souligne Marc Heckenroth, directeur des affaires sociales à la fédération.
S’il est en baisse, le taux d’accidents reste élevé
Afin d’aider les PME dans leur démarche d’amélioration des conditions de travail, la Fict et la CNAMTS ont défini le 1er février dernier un programme d’actions en matière de prévention des risques professionnels. Une convention nationale d’objectifs a été conclue pour une période de quatre ans. C’est la quatrième depuis 1990. Destinée aux entreprises de moins de 200 salariés, elle soutient les actions en matière de prévention des accidents du travail et des troubles musculo-squelettiques. Des aides à l’investissement seront consenties dans la limite de 70 % des montants dépensés. Cela concerne les outils coupants, les risques de chute, de glissade dans les ateliers, la manipulation d’équipements de travail, de machines dangereuses.
La nouvelle convention intervient après un accord de branche, signé le 18 mai 2004, visant à mobiliser les entreprises sur la prévention des risques professionnels. « Le taux d’accident reste élevé dans le secteur, reconnaît Marc Heckenroth. Même s’il a diminué de 10 % en quinze ans ». L’indice de fréquence est en effet passé de 114 %, il y a une dizaine d’années, à 96 % en 2004.
Au recul du nombre d’accidents s’ajoute une diminution de leur gravité.
Concernant l’évolution des règles du dialogue social, un accord de branche a été signé, le 11 avril dernier, avec plusieurs syndicats : la CFDT, la CFTC, la CGC, et FO. « Cet accord témoigne de la volonté des partenaires sociaux de renforcer la négociation collective et le dialogue social au niveau de la branche et de chaque entreprise, quelle que soit sa taille », souligne la Fédération des industriels de la charcuterie et du traiteur. Dans les entreprises dépourvues de délégué syndical, le texte ouvre la possibilité de négocier un accord avec les représentants du personnel ou, à défaut, avec des salariés dûment mandatés par les syndicats. Tous les thèmes de négociation peuvent ainsi donner lieu à un accord.
L’accord salarial, signé le 1er mars avec la CFDT et la CFTC fixe une revalorisation des salaires minima professionnels répartie en 1,8 % au 1er avril 2005 et 1,2 % au 1er octobre 2005. A cette date, « plus aucun salaire minimum conventionnel ne sera inférieur au Smic (base 35 heures) », assure la fédération.