Aller au contenu principal

SNIV : vifs échanges sur l’ouverture des marchés

Rainer Nagel, le responsable des marchés de la viande à la Commission européenne a grandement contribué hier à animer les débats de l’assemblée générale du syndicat national de l’industrie de la viande (Sniv), hier à Paris. Invité à s’exprimer lors d’une table ronde consacrée aux « défis économiques » à relever par la filière bovine européenne, le responsable bruxellois a pris à rebrousse poil une bonne partie de l’assistance en affirmant que l’objectif de la Commission européenne était de faire baisser la production bovine en Europe et de réduire la protection tarifaire aux frontières pour les importations en provenance des pays tiers dans les années à venir.

« A Bruxelles, nous sommes satisfaits d’avoir rééquilibré le marché ces dernières années, d’avoir vidé les stocks considérables qui existaient, d’avoir arrêté l’intervention, etc. », a-t-il lancé. « Alors, quand j’entends dire ici que vous souhaitez augmenter la production, je tiens à vous rappeler le contexte dans lequel nous sommes : il n’y a plus de mécanismes de soutiens à la production en cas de crise et la consommation va plutôt baisser dans les années qui viennent». Le responsable a avancé une baisse de la consommation de 1 % pour le bœuf d’ici 2012 en Europe, tandis que la consommation de porc augmenterait de 2,5 % et celle de volaille de 5 %.

Des débats en perspectives

« Depuis 2003, l’Europe importe plus qu’elle n’exporte, cela va continuer et les échéances prochaines de l’organisation mondiale du commerce sont faites pour faire progresser les importations», a-t-il affirmé, soulevant aussitôt quelques remous dans la salle. Rainer Nagel a précisé que, selon les estimations de la Commission, la production communautaire baisserait de 4 % entre 2005 et 2012, à 7,6 millions de tonnes. Dans le même temps, les importations progresseraient de 560 000 à 630 000 tonnes, « s oit à peine 14 % du marché total », a-t-il dit, « sans tenir compte bien sûr de la conclusion d’éventuels accords internationaux », a-t-il noté. « Il y a une pression forte sur l’Europe pour qu’elle ouvre un peu plus ses frontières sur ces produits. La hausse des importations est inéluctable ».

Ces déclarations prononcées froidement ont soulevé les réactions indignées des représentants professionnels et de l’administration présents à la table ronde. « Ces affirmations et ces objectifs n’ont pas de sens », s’est emporté Denis Sibille, le président d’Interbev. « Dans un monde où la consommation de viande va croître dans les années qui viennent, il est incompréhensible de prôner une telle orientation ». Jean-Marie Aurand, le directeur de la Dpei au ministère de l’Agriculture abondait dans son sens, assurant que la France serait « vigilante» sur le respect du mandat de la Commission européenne lors des prochaines négociations internationales. S’il avait voulu lancer le débat, Rainer Nagel a réussi son coup hier.

Les plus lus

Mâles bovins d'un an de race limousine au pâturage.
Broutards et jeunes bovins : les prix de marché dépassent les nouveaux prix de revient

Les prix des vaches, jeunes bovins et broutards continuent de progresser. Pour ces deux dernières catégories, ils dépassent…

oeufs dans une casserie
Hausse fulgurante des prix des œufs en Europe

Même s’ils n’atteignent pas les sommets affichés aux États-Unis, les prix des œufs en Europe ont bondi cette semaine, et…

graphique de prix
Les prix des œufs américains dépassent 1000 €/100 kg

La grippe aviaire fait des ravages aux États-Unis avec 30 millions de poules perdues en 3 mois. De quoi créer des ruptures d’…

un marteau aux couleurs du drapeau américain écrase un conteneur européen
Taxes Trump de 25 % sur l’Europe : qui est concerné dans l’agroalimentaire

Dans une diatribe, le 26 février, Donald Trump a annoncé son intention d’imposer des droits de douane de 25 % sur les produits…

carcasses de bovins en abattoirs
Gros bovins : coup d’arrêt à la baisse des abattages en 2024

Les abattages de gros bovins se stabilisés en 2024, la baisse des abattages de vaches allaitantes étant compensée par la…

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 21 février 2025

La CPP est publiée dans Les Marchés un lundi sur deux et couvre une période de deux semaines. La CPR est publiée dans Les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio