Six pêcheries françaises candidates à la certification MSC
Il y a neuf mois, Findus s'engageait à se fournir, à terme, à 100 % auprès de pêcheries responsables, avec un premier objectif : d'ici avril 2008, placer dix produits sous le label MSC. A l'occasion, le leader européen des produits de la mer (avec 500 M Eur de valeur d'achat par an) lançait un défi à la pêche française, absente du programme d'écolabellisation en promettant d'accompagner financièrement la première pêcherie à obtenir le label MSC. L'idée semble avoir germé dans la filière pêche française qui n'approvisionne pourtant pas l'industriel. Le comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) a présenté hier à la presse les six premières pêcheries candidates : les crustacés de casier, la sardine de Bolinche, la langouste de Corse, la coquille St Jacques et la langoustine du Golfe de Gascogne.
« Le comité a souhaité répondre à la main tendue par Findus », explique Hubert Carré, directeur général du CNPMEM. « Le pêcheur n'est pas un prédateur, il a tout intérêt à garder les stocks en bonne santé », tel est le message fort que souhaite faire passer la profession en s'engageant dans l'écolabellisation. Après un premier dialogue constructif avec les ONG lors du Grenelle de l'environnement, les pêcheries comme celles de la langoustine du Golfe de Gascogne veulent faire reconnaître les efforts déjà consentis. « En cinq ans, on a amélioré de 30 à 40 % les rejets de merlus et augmenté la taille minimale de capture des langoustines à 9 cm », témoigne par exemple, Hugues Autret, président de la commission langoustine du CNPMEM. « L'idée : trier sur le fond plutôt que sur le pont », ajoute-t-il.
Un écolabel à la française
Pour l'instant les 6 pêcheries françaises se sont tournées vers le seul écolabel existant : MSC. En parallèle, l'Administration a engagé une réflexion sur la faisabilité d'un écolabel à la française plus exigeant. Les résultats de l'étude de faisabilité menée par l'Ofimer seront rendus à la fin du mois. 15 critères de certification devraient en ressortir parmi lesquels l'empreinte énergétique des bateaux, la qualité du poisson, et les conditions de travail et de sécurité à bord. A l'issue de cette étude, le gouvernement devra décider s'il s'engage dans un label public (« label bleu ») ou s'il encadre l'émergence d'un label privé. « Ce qui manque aujourd'hui à MSC c'est une autorité qui dise que cette organisation est conforme au cadre communautaire ou à la FAO », estime Philippe Peltier, directeur de l'Ofimer. Face au développement des allégations environnementales, il s'inquiète de voir « cet outil noble dévoyé, détourné ou affaibli ».